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    ronde-des-saisons.jpg

     

    C’est étrange, les mots, en ce jour, m’abandonnent
    Me sont hostiles quand je les voudrais amis
    Apparaissent, s’éclipsent, ou bien se désordonnent
    Faisant de mes idées un fatras mal écrit !

     J’aurai voulu  les orchestrer en concerto
    Les assembler, ces musiciens de la pensée
    Afin qu’ils chantent de mon œuvre l’allegro
    Point d’orgue ou contrepoint d’une heureuse journée

    Ou bien qu’ils me tracent les chemins du rondeau
    Petit air désuet qui l’autrefois fredonne
    Mais rajoute au présent un refrain tout nouveau
    Celui des bons moments que le destin nous donne.

     Or, soupir, les voila en fugue ou ronde folle
    Indomptables, libres de ne pas m’obéir
    Fermement décidés à esquiver leur rôle
    Me laissant désarmée de leur rien à m’offrir

     

     Il est des choses qui n’ont point besoin du dit
    Pour exister. Elles tracent en nous leur route,
    De roues en roues du temps ; hier comme aujourd’hui
    Viendront Amour, ivresse, déceptions et doutes !

     Il est au fond des cœurs comme un goût du secret
    A toi d’imaginer, si mes mots prennent fuite
    Un rien suffit parfois pour découvrir la clé
    Mais le code forcé, prend soin qu’il ne s’ébruite.

     Cette musique là, pour toi seul doit chanter.

     

    Lasidonie

     

    N.B : Le sens de la ronde, sur l'image, ne suit pas volontairement la règle habituelle...image des mots partant en tout sens.

     


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    paysage-soir.jpg

     

     

    L’air est doux ce soir le sens-tu
    Comme un léger parfum diffus
    Monte de la terre apaisée
    Que l’orage a fort malmenée

    Par ses assauts inattendus.
    Même le vent rageur s’est tu
    Dans les vieux arbres distordus
    La paix au ciel s’est imposée

    L’air est doux

     Faisons quelque pas imprévus
    Profitons de l’instant ténu
    Où l’horloge semble arrêtée
    Sur la nature parfumée
    Ecoute le temps suspendu

    L’air est doux

     

     

     

    LASIDONIE

     

    Le rondeau, petit poème au sujet simple, parfois amusé, ou galant, est composé de treize vers de dix ou de huit syllabes, sur deux rimes dont huit sont féminines et cinq masculines, (ou l’inverse)selon un schéma imposé : AA BB AAA B/ AA BB A/

    Les 3 syllabes (vers de 8 pieds), ou 4 syllabes ( vers de dix pieds) du premier vers sont ramenées à la fin des 8eme et 13eme vers pour servir de refrain. Le sens doit être enchainé avec ce qui précède et si possible avec une idée différente. 

    A vos plumes les amateurs ?

     Note :

    Le Rondeau voisine aussi aux 14 et 15eme.s. sous une forme un peu différente "le Rondel". Voir mon article ici 

     

    Douce nuit : un rondeau


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      Quelques mots écrits il y a quelque temps pour un ami virtuel ; il regrettait de ne pas être parfaitement en accord avec la prosodie ! Cela me donne l'occasion d'un complément ici

     

     

     

    La poésie

     

     

    On peut toujours écrire d'harmonie :

    Un rythme, des rimes, pour faire heureux

    Suffisent-ils à belle poésie ?

    Que nenni, si le fond se trouve creux !

     

    Déployer sans compter riches atours

    Peut travestir un temps vide carcasse

    Mais feront, des écrits, vrais petits fours

    Gâteries insipides qui nous lassent

     

    Parmi les coquillages le plus beau

    N'est pas le mieux poli par la marée

    Il retient le regard par ses défauts

    Nous plait par ses perles mal exploitées.

     

    Ainsi du cœur qui cherche son chemin

    Dans les ornières du marivaudage

    Ce ballet de mots bien tournés, malins,

    Valets d’une pensée faisant naufrage

     

    La poésie d’un rien sincère nait,

    Les outils en facilitent l’usage ;

    Combien plus touchant ce qui sonne vrai

    Qu’importe maladresses du langage !


     

    P1020135 pluie

    La poésie dans un rien : gouttes de pluie sur de l'acajou... voyage des yeux  à travers elles. 

    Et qui sait, l'objet d'un autre billet ?

     


    Lasidonie

     


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    blog-2840-cloitre-sicile.jpg 

    (Cloitre à Palerme, Sicile)

     

     

    La voix du silence


     

    Le silence,  effroyable vêtement de deuil,

    Pèse indéfiniment sur ma banale histoire

    Façonnée de sable, brisée sur les écueils,

    Allant en naufragée de déboires en déboires.

     

    Ta voix choisit le vide, de mon sort décide.

     

    Les mots me harcèlent du besoin d’exister

    De peindre du vieux cœur les brefs sursauts de vie

    A quoi bon leur céder s’ils ne sont écoutés

    Leur écho, sur moi seule, sonne tragédie

     

    Feindre l’indifférence, étouffer ce qui pleure

    En soi de n’être pas compris, se résigner

    En luttant chaque jour, ou bien penser « je meure ».

    Du trop plein de chagrin vouloir se délester.

     

    Ta voix s’est éloignée, de moi s’est détournée.

     

    J’ai recouvert de noir mes feuilles inachevées

    Afin d’insignifier les traces de mes bleus

    Mais  au soir de ma vie je les ai retrouvées

    Encore vibrantes d’indéfinis heureux.

     

    Le silence ne les peut empêcher de  dire !

    Bien cachés sous le voile, entend les murmurer

    Les  soupirs interdits, les désirs en délire ;

    A vivre ensevelis tu les as condamnés.

     

    Ta voix s’est tue,  la mienne s’est perdue.

     

    L’effroyable silence pourvoyeur d’oubli

    Du cœur un orateur, souvent un tortionnaire

    Se plait à se jouer des rêves éconduits

    D’histoire trop banale au parfum délétère.


     

    P1010545-cloitre-barcelone.jpg

    (Cloitre à Barcelone)

     

    Lasidonie


    24-10-2010



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    Un poème paru sur ce blog en 2007 proposé en "vide grenier" aujourd'hui avec une autre ilustration

     

     

     

    Le manuscrit

     

     

    J’aurais voulu te voir écrivain à plein temps

    Encrer de bleu les lignes gaies de mon présent

    Avec ces petits riens, des mots de franc partage,

    Des pensées anodines qui du mal soulage.

     

    Ou t’imaginer en poète de mes nuits

    Pour mettre en rimes roses mes songes trop gris

    M’accompagner en troubadour jusqu’à l’aurore

    Avec des mélodies qui, la détresse, ignore.

     

    Le sablier aurait laissé couler, jaloux,

    Ses grains effrités, quelle importance après tout 

    D’ainsi ponctuer de gouttelettes séchées, 

    Larmes oubliées, toutes les pages tournées !

     

    Quelques notes tu as pu laisser au hasard

    Sur un manuscrit jauni exposé sans fard !

    O pouvoir devenir ta geôlière asservie

    Pour t’emprisonner dans le livre de ma vie !



    blog-0947-le-manuscrit.jpg 

     

    Lasidonie


    6 commentaires
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    Le mal insidieux

     

     

    Comment guérir ! J’aimerais oublier ce jour,

    Oter de mon esprit les pensées qui harcèlent,

    Jour dont la mémoire dessine les contours,

    Flashe des images, me garde sous tutelle !

     

    Pouvoir revivre le temps de l’indifférence

    Existence insensible aux blessures du cœur.

    Se laisser porter, endormi, par indolence 

    Et suivre, paisible, le courant, sans douleur !

     

    L’aveugle, du néant, a jeté les œillères.

    Le destin sans pitié décide seul du bien.

    Pourquoi mes yeux dans l’ombre ont-ils vu la lumière

    Réveillé l’espoir, chassé la brume, pour rien !

     

    Révolte stérile d’une vie qui s’achève.

    Le mal enraciné refuse de lâcher

    Une proie si facile envoûtée par ses rêves !

    Oh ! Sans mémoire, ou dans l’obscurité, sombrer !

     

     

    (poèmes 2006)


    P1000205-blog.jpg  

    Lasidonie

     

     

     


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      En clôture anniversaire d'une 4eme année de blog la reprise d'un texte de janvier 2007, remanié ici ou là (structure, ajouts ou modifications) le fond restant le même. 

    Une 5eme Année ? La lune si influente sur certains coeurs comme le mien en décidera...

     

     

     

    Un coup de lune


       

    Il est de ces soirs angoissants

    Où l'ennemi redoutable et redouté vous assaille,

    S'empare de vous subrepticement,

    Vous enserre dans ses tenailles

     Et vous étreint le cœur jusqu’à le rendre tumultueux.  

    On aimerait tant le chasser, ce monstre ravageur !

    On cherche une présence rassurante, un abri chaleureux

    Pour respirer calmement, terrasser la peur.

     

    Ariane, où es-tu ?  


    Le salut ne tiendrait qu’à un fil, si fragile,

    La voix, un mot.

    On guette, on l'espère, fébrile,

    L'âme en étau

    Mais Ariane n’est pas toujours présente

    Pour dérouler la corde et vous guider.

    Elle s’éclipse souvent, absente

    Tellement sollicitée par d’autres âmes à sauver !


    Chacun son tour. On reste là,

    Avec interminablement devant soi,

    Multipliés, des corridors noirs

    Drapés , endeuillés, de désespoir

    On ne sait plus lequel prendre, que faire

    Pour rejoindre la lumière,

    La clarté n’est plus que souvenir

    Et n'est plus que désir impérieux : fuir

     

    Le monstre tisse un cocon de plus en plus serré,

    Vous enrobe de terreur, s’agrippe à vous, 

    Vous rend semblable à ces écheveaux embrouillés :

    Impossible de retrouver l'invisible bout

    Indispensable au désenchevêtrement !

    Quête douloureuse pour obtenir libération :

    Découvrir la bonne direction,

    L'issue d'un infernal enfermement.


     

     Ariane, pour sortir des ténèbres, m’aideras-tu ?  

     

       

    Ariane est muette, déséspérement

    Me laissant seule dans mes errements

    Sa voix n'est plus secours, ni certitude

    D'être entendue, apaisée de sollicitude !

    Je me tourne vers la mer accueillante,

    La mer immuable toujours présente,

    Prête à recevoir en ce jour mon encre d'écume

    Larmes diluées dans l'océan des brumes. 



    Tu étais mon Ariane, et je t'ai perdu


     

    Je m'enrobe de provisoire sérénité

    Coeur anesthésié, mais l'esprit lavé

    Par les perles des vagues, gouttelettes

    Que les rouleaux au visage projettent

    Comme les derniers frissons blanchis

    Du monstre qu'ils ont englouti.

    Là-bas, la lune au dessus de l'eau frémit, claire,

    Comme une invite à noyer les pensées délétères.


    Ariane, au moins, te souviens-tu ?

     


    blog 0910

     

     

          ***      

    Pour les amateurs : Une image de clôture aussi sur l'autre blog

    (lien en accueil)


     

    LASIDONIE


    10 commentaires
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      Librement inspiré par la construction du si beau poème d'espérance de Paul Eluard : "Liberté", un texte sur un thème, dans une tonalité, tout autres...Je précise qu'il faut entendre NOUS au sens large, chacun y met le sens ce qu'il veut !

     



     

    Papyrus-seches.jpg  

     

     

    Sur mes mots désertés

    Qui s’étiolent fanés

    Sur mes rivages oubliés

    Mes petits chemins contournés

    Sur l’espace étoilé

    De mes cieux embrasés

     

    J’écris ton Nom

     

    Sur une main tendue

    En chanson impromptue

    Sur mes espérances indues

    Aux  rêveries in- convenues

    Sur toute heure perdue

    Pour des blessures bues

     

    J’écris mon Nom

     

    Et par mon impuissance à conjuguer

    Tous ces verbes mourant à l’imparfait,

    Temps d’un passé décomposé,

    Du présent soudain l’étranger

     

    Par tout ce qu’il déchire

    Pour la perte du rire

    Et l’ heureux à proscrire

    Qui dans mon coeur expire

     

    J’efface ce pronom 

    tricoté d'illusions

    Un pronom fou

     Nous


     

    verre-brise.jpg

     

     

    Lasidonie


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