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Par lasidonie le 1 Mars 2011 à 18:02
C’est étrange, les mots, en ce jour, m’abandonnent
Me sont hostiles quand je les voudrais amis
Apparaissent, s’éclipsent, ou bien se désordonnent
Faisant de mes idées un fatras mal écrit !J’aurai voulu les orchestrer en concerto
Les assembler, ces musiciens de la pensée
Afin qu’ils chantent de mon œuvre l’allegro
Point d’orgue ou contrepoint d’une heureuse journée
Ou bien qu’ils me tracent les chemins du rondeau
Petit air désuet qui l’autrefois fredonne
Mais rajoute au présent un refrain tout nouveau
Celui des bons moments que le destin nous donne.Or, soupir, les voila en fugue ou ronde folle
Indomptables, libres de ne pas m’obéir
Fermement décidés à esquiver leur rôle
Me laissant désarmée de leur rien à m’offrirIl est des choses qui n’ont point besoin du dit
Pour exister. Elles tracent en nous leur route,
De roues en roues du temps ; hier comme aujourd’hui
Viendront Amour, ivresse, déceptions et doutes !Il est au fond des cœurs comme un goût du secret
A toi d’imaginer, si mes mots prennent fuite
Un rien suffit parfois pour découvrir la clé
Mais le code forcé, prend soin qu’il ne s’ébruite.Cette musique là, pour toi seul doit chanter.
Lasidonie
N.B : Le sens de la ronde, sur l'image, ne suit pas volontairement la règle habituelle...image des mots partant en tout sens.
14 commentaires -
Par lasidonie le 17 Février 2011 à 16:05
L’air est doux ce soir le sens-tu
Comme un léger parfum diffus
Monte de la terre apaisée
Que l’orage a fort malmenéePar ses assauts inattendus.
Même le vent rageur s’est tu
Dans les vieux arbres distordus
La paix au ciel s’est imposéeL’air est doux
Faisons quelque pas imprévus
Profitons de l’instant ténu
Où l’horloge semble arrêtée
Sur la nature parfumée
Ecoute le temps suspenduL’air est doux
LASIDONIE
Le rondeau, petit poème au sujet simple, parfois amusé, ou galant, est composé de treize vers de dix ou de huit syllabes, sur deux rimes dont huit sont féminines et cinq masculines, (ou l’inverse)selon un schéma imposé : AA BB AAA B/ AA BB A/
Les 3 syllabes (vers de 8 pieds), ou 4 syllabes ( vers de dix pieds) du premier vers sont ramenées à la fin des 8eme et 13eme vers pour servir de refrain. Le sens doit être enchainé avec ce qui précède et si possible avec une idée différente.
A vos plumes les amateurs ?
Note :
Le Rondeau voisine aussi aux 14 et 15eme.s. sous une forme un peu différente "le Rondel". Voir mon article ici
17 commentaires -
Par lasidonie le 17 Janvier 2011 à 00:05
Quelques mots écrits il y a quelque temps pour un ami virtuel ; il regrettait de ne pas être parfaitement en accord avec la prosodie ! Cela me donne l'occasion d'un complément ici
La poésie
On peut toujours écrire d'harmonie :
Un rythme, des rimes, pour faire heureux
Suffisent-ils à belle poésie ?
Que nenni, si le fond se trouve creux !
Déployer sans compter riches atours
Peut travestir un temps vide carcasse
Mais feront, des écrits, vrais petits fours
Gâteries insipides qui nous lassent
Parmi les coquillages le plus beau
N'est pas le mieux poli par la marée
Il retient le regard par ses défauts
Nous plait par ses perles mal exploitées.
Ainsi du cœur qui cherche son chemin
Dans les ornières du marivaudage
Ce ballet de mots bien tournés, malins,
Valets d’une pensée faisant naufrage
La poésie d’un rien sincère nait,
Les outils en facilitent l’usage ;
Combien plus touchant ce qui sonne vrai
Qu’importe maladresses du langage !
La poésie dans un rien : gouttes de pluie sur de l'acajou... voyage des yeux à travers elles.
Et qui sait, l'objet d'un autre billet ?
Lasidonie
8 commentaires -
Par lasidonie le 8 Décembre 2010 à 00:05
(Cloitre à Palerme, Sicile)
La voix du silence
Le silence, effroyable vêtement de deuil,
Pèse indéfiniment sur ma banale histoire
Façonnée de sable, brisée sur les écueils,
Allant en naufragée de déboires en déboires.
Ta voix choisit le vide, de mon sort décide.
Les mots me harcèlent du besoin d’exister
De peindre du vieux cœur les brefs sursauts de vie
A quoi bon leur céder s’ils ne sont écoutés
Leur écho, sur moi seule, sonne tragédie
Feindre l’indifférence, étouffer ce qui pleure
En soi de n’être pas compris, se résigner
En luttant chaque jour, ou bien penser « je meure ».
Du trop plein de chagrin vouloir se délester.
Ta voix s’est éloignée, de moi s’est détournée.
J’ai recouvert de noir mes feuilles inachevées
Afin d’insignifier les traces de mes bleus
Mais au soir de ma vie je les ai retrouvées
Encore vibrantes d’indéfinis heureux.
Le silence ne les peut empêcher de dire !
Bien cachés sous le voile, entend les murmurer
Les soupirs interdits, les désirs en délire ;
A vivre ensevelis tu les as condamnés.
Ta voix s’est tue, la mienne s’est perdue.
L’effroyable silence pourvoyeur d’oubli
Du cœur un orateur, souvent un tortionnaire
Se plait à se jouer des rêves éconduits
D’histoire trop banale au parfum délétère.
(Cloitre à Barcelone)
Lasidonie
24-10-2010
7 commentaires -
Par lasidonie le 14 Novembre 2010 à 08:05
Un poème paru sur ce blog en 2007 proposé en "vide grenier" aujourd'hui avec une autre ilustration
Le manuscrit
J’aurais voulu te voir écrivain à plein temps
Encrer de bleu les lignes gaies de mon présent
Avec ces petits riens, des mots de franc partage,
Des pensées anodines qui du mal soulage.
Ou t’imaginer en poète de mes nuits
Pour mettre en rimes roses mes songes trop gris
M’accompagner en troubadour jusqu’à l’aurore
Avec des mélodies qui, la détresse, ignore.
Le sablier aurait laissé couler, jaloux,
Ses grains effrités, quelle importance après tout
D’ainsi ponctuer de gouttelettes séchées,
Larmes oubliées, toutes les pages tournées !
Quelques notes tu as pu laisser au hasard
Sur un manuscrit jauni exposé sans fard !
O pouvoir devenir ta geôlière asservie
Pour t’emprisonner dans le livre de ma vie !
Lasidonie
6 commentaires -
Par lasidonie le 23 Septembre 2010 à 21:00
Le mal insidieux
Comment guérir ! J’aimerais oublier ce jour,
Oter de mon esprit les pensées qui harcèlent,
Jour dont la mémoire dessine les contours,
Flashe des images, me garde sous tutelle !
Pouvoir revivre le temps de l’indifférence
Existence insensible aux blessures du cœur.
Se laisser porter, endormi, par indolence
Et suivre, paisible, le courant, sans douleur !
L’aveugle, du néant, a jeté les œillères.
Le destin sans pitié décide seul du bien.
Pourquoi mes yeux dans l’ombre ont-ils vu la lumière
Réveillé l’espoir, chassé la brume, pour rien !
Révolte stérile d’une vie qui s’achève.
Le mal enraciné refuse de lâcher
Une proie si facile envoûtée par ses rêves !
Oh ! Sans mémoire, ou dans l’obscurité, sombrer !
(poèmes 2006)
Lasidonie
13 commentaires -
Par lasidonie le 16 Juillet 2010 à 00:01
En clôture anniversaire d'une 4eme année de blog la reprise d'un texte de janvier 2007, remanié ici ou là (structure, ajouts ou modifications) le fond restant le même.
Une 5eme Année ? La lune si influente sur certains coeurs comme le mien en décidera...
Un coup de lune
Il est de ces soirs angoissants
Où l'ennemi redoutable et redouté vous assaille,
S'empare de vous subrepticement,
Vous enserre dans ses tenailles
Et vous étreint le cœur jusqu’à le rendre tumultueux.
On aimerait tant le chasser, ce monstre ravageur !
On cherche une présence rassurante, un abri chaleureux
Pour respirer calmement, terrasser la peur.
Ariane, où es-tu ?
Le salut ne tiendrait qu’à un fil, si fragile,
La voix, un mot.
On guette, on l'espère, fébrile,
L'âme en étau
Mais Ariane n’est pas toujours présente
Pour dérouler la corde et vous guider.
Elle s’éclipse souvent, absente
Tellement sollicitée par d’autres âmes à sauver !
Chacun son tour. On reste là,
Avec interminablement devant soi,
Multipliés, des corridors noirs
Drapés , endeuillés, de désespoir
On ne sait plus lequel prendre, que faire
Pour rejoindre la lumière,
La clarté n’est plus que souvenir
Et n'est plus que désir impérieux : fuir
Le monstre tisse un cocon de plus en plus serré,
Vous enrobe de terreur, s’agrippe à vous,
Vous rend semblable à ces écheveaux embrouillés :
Impossible de retrouver l'invisible bout
Indispensable au désenchevêtrement !
Quête douloureuse pour obtenir libération :
Découvrir la bonne direction,
L'issue d'un infernal enfermement.
Ariane, pour sortir des ténèbres, m’aideras-tu ?
Ariane est muette, déséspérement
Me laissant seule dans mes errements
Sa voix n'est plus secours, ni certitude
D'être entendue, apaisée de sollicitude !
Je me tourne vers la mer accueillante,
La mer immuable toujours présente,
Prête à recevoir en ce jour mon encre d'écume
Larmes diluées dans l'océan des brumes.
Tu étais mon Ariane, et je t'ai perdu
Je m'enrobe de provisoire sérénité
Coeur anesthésié, mais l'esprit lavé
Par les perles des vagues, gouttelettes
Que les rouleaux au visage projettent
Comme les derniers frissons blanchis
Du monstre qu'ils ont englouti.
Là-bas, la lune au dessus de l'eau frémit, claire,
Comme une invite à noyer les pensées délétères.
Ariane, au moins, te souviens-tu ?
***
Pour les amateurs : Une image de clôture aussi sur l'autre blog
(lien en accueil)
LASIDONIE
10 commentaires -
Par lasidonie le 11 Avril 2010 à 00:00
Librement inspiré par la construction du si beau poème d'espérance de Paul Eluard : "Liberté", un texte sur un thème, dans une tonalité, tout autres...Je précise qu'il faut entendre NOUS au sens large, chacun y met le sens ce qu'il veut !
Sur mes mots désertés
Qui s’étiolent fanés
Sur mes rivages oubliés
Mes petits chemins contournés
Sur l’espace étoilé
De mes cieux embrasés
J’écris ton Nom
Sur une main tendue
En chanson impromptue
Sur mes espérances indues
Aux rêveries in- convenues
Sur toute heure perdue
Pour des blessures bues
J’écris mon Nom
Et par mon impuissance à conjuguer
Tous ces verbes mourant à l’imparfait,
Temps d’un passé décomposé,
Du présent soudain l’étranger
Par tout ce qu’il déchire
Pour la perte du rire
Et l’ heureux à proscrire
Qui dans mon coeur expire
J’efface ce pronom
tricoté d'illusions
Un pronom fou
Nous
Lasidonie
6 commentaires
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