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Par lasidonie le 6 Juin 2015 à 09:38
Pour ceux qui ne connaissent pas
une invitation à découvrir un essai de tanka-prose.
Presque l'été. Quelques sensations matinales suggérées ici :Bonne lecture
Sido
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Par lasidonie le 4 Juin 2014 à 00:05
Rediffusion
Un texte écrit en 2007 pour un atelier d'écriture. Seule l'image a changé, pour le reste ...
« Pour faire le portrait de l’oiseau, peindre d’abord une cage.. »
Ainsi commence J. Prévert. Je n’ai de l’oiseau que ma cage, la porte est ouverte, les barreaux ne sont pas de fer, ils sont invisibles au passant qui s’attarde un instant, séduit par l’écho d’une note attrayante. Mais ils emprisonnent mon esprit, dans un monde imaginaire, fait de bribes d’espoirs, d’images que le cadran de l’horloge précipite dans les corbeilles des rêves fanés. Comme par indulgence, parfois, un magicien en desserre les attaches, le temps de respirer, de refaire provision de petits bonheurs. Mon cœur s’étonne : comme ce serait simple d’être ! Heureuse, légère, souriante, insouciante, croquant la vie sans penser à plus tard, un oiseau sans cage, libéré par la main d’un enfant inconnu, ému par mon chant. L’enfant trop adulte est passé, n’a rien vu des barreaux…Le petit prince devinait le mouton, à l’intérieur de la caisse, mais les « petit Prince » n’existent pas…
Je ne suis pas oiseau, la cage est une caverne dans laquelle l’ours taciturne et solitaire se protège des atteintes de la lumière, cruel projecteur sur l’impossible lune à atteindre. Quand ses yeux se posent sur elle, qu’il en perçoit la beauté, le mal en lui se fait si vif qu’il en pousse des cris de révolte, de rage inutile. De la rage oui, car il a gardé, malgré les ans, outre un esprit vif, une âme neuve, rêveuse, prête pour une dernière expérience de la vie … Alors de temps à autre il s’avance hors de l’obscurité pour voler à l’astre de la nuit un rayon de chaleur. Les ours aussi ont besoin d’être réchauffés…
SIDO
6 commentaires -
Par lasidonie le 15 Février 2014 à 17:47
Il est de ces jours où même le soleil est gris, où dehors, soudain sans couleur, pénètre dedans ...
C'est un triste matin, engourdi de mauvais sommeil , coeur pincé d' un sentiment d'inutilité ; un grand, généreux soleil pourtant illumine la pièce, la musique présente dès mon réveil fait vibrer le silence, pourrait alléger le pesant qui m'étreint ; du vide, tant de vide !
Je regarde le ciel
N’y devine que la pluie
Qui s’infiltre généreuse
Dans l’esprit, dans le cœur
Délave le jour et le noircit.
Belle journée, ce pourrait être une belle journée ! Mais qu'en faire qui ne soit vain . S'accrocher à des riens, s'affairer dans l'inutile pour oublier, fuir avec les heures, ne pas penser que plus rien n'a de saveur.C'est un triste matin, au parfum déjà évanoui des choses passées, des beaux moments vécus, des émotions troublantes qui tremblent encore parfois quelque part au tréfonds .
Ambiguïté des joies
éphémères d'aujourd'hui
impérissables de demain
signes évanescents
et pourtant incrustés
additionnés, pour composer
l'endroit d'une trame
lisse, soyeuse, colorée
sur fond de musique
la musique nostalgique
d'une vie
Cet air nostalgique comme un accent souligné, un remue-coeur, distrait les pensées, traverse parfois mon espace, accompagne ma main et les mots qui s'en échappent.
Ils jaillissent ces mots, veulent vivre au jour, m'arracher à l'emprise maléfique de l'obscur. Au moins un temps, un court instant. Les laisser en flot déversoir laver, récurer tout ce qui s'accumule de gris, de noir, les laisser agir pour décoquiller l'écorce des jours.
C'est un triste matin , écriture, soleil, musique, je ne vois plus, n'entends plus que le grand silence.
Ô, retrouver le goût des pulpes cachées !
SIDO
11 commentaires -
Par lasidonie le 7 Décembre 2012 à 00:07
Le mot "voyage" fait immédiatement surgir à l'esprit la découverte de lieux inconnus
pourtant...
Voyage, rien d’autre que ce rêve des esprits assombris cherchant désespérément un ancrage séduisant qui les détournerait de la lourdeur des jours ; rien d’autre que rêverie en images qui défilent, s’entrechoquent, se juxtaposent, parfois se confondent dans les teintes de l’heureux.
Voyage, rien d’autre qu’un regard tourné vers autre que le soi souffrant, une respiration du cœur plombé qui étouffe sous la noirceur du vécu, une échappée qui suit la course des nuages, chevauche avec le soleil les rides de la mer, puis passe de l’autre côté d’un monde qui l’attend, s’attelle à la lumière d’une étoile.
Voyage rien d’autre que bain de fraicheur pour un corps las, tellement las, retrouvant l’énergie ultime, celle qui permet d’abolir comme par magie les années perdues, les souvenirs gâchés et d’arpenter avec bonheur
de nouveaux sentiers
ou peut-être comme le Phénix Renaitre
Voyage, ce n'est qu'évasion, "pro-jection", façon de " se jeter ailleurs pour", pour fuir peut-être un vivre en soi quand la fréquentation du soi parait difficile, décevante.
Voyages je vous aime.
LASIDONIE
9 commentaires -
Par lasidonie le 13 Novembre 2012 à 00:00
J'avais à mes débuts sur ce blog évoqué ce poème peu connu de Jules Romains, ICI, REVOIR L'ARTICLE : cela m'a amusée d'imaginer ce que cela aurait pu devenir à l'ère des messageries sur portable en essayant de transposer les idées.
On ne m'a pas donné de lettres
On ne m'a pas donné de lettres, ces jours-ci !
Personne n'a songé dans la ville à m'écrire.
Oh! je n'espérais rien ! Je sais vivre et penser
Tout seul, et mon esprit, pour faire une flambée,
N'attend pas qu'on lui jette une feuille noircie.
Mais je pense qu'il me manque un plaisir familier ;
J'ai du bonheur aux mains quand j'ouvre une enveloppe,
Ma peau se réjouit en touchant le papier,
Où persiste, au milieu des pages repliées
La présence immatérielle d'un autre homme,
Et depuis ces trois jours où je n'ai rien reçu
Je glisse lentement dans un trouble malaise ;
Je suis presque gêné d'être ; J'ai comme honte
De moi-même ;
Un remords insaisissable pèse
Sur mon coeur qui avait failli se croire bon.
Mes bras ont des lourdeurs ; Je n'ose pas sourire ;
Il me semble que l'air m'en veut quand je l'aspire.
L'amour autour de moi, la force au fond de moi
Se dispersent. La ville, en m'oubliant, me blâme.
Nulle part on ne songe à moi, je le vois bien.
J.ROMAINS
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Trois jours : pas de news, nada, zéro message, c’est pas que j’attends mais qd même sans ? Pas un pote pense à moi ? Pas même une pub, une erreur, un mot ? Signal de l’enveloppe jaune sur mon écran--j'ai téléchargé une sonnerie de folie--j'aime : Me dit "qui" ? Tac tac les doigts sur les touches, tac tac « messagerie, ok, message reçu, ok » impatient, tac « ouvrir ok» : décryptage… En fait me fiche un peu du contenu, moins important que me sentir en lien, avec les autres, -"J'aime", comme F.Book, me fiche oui, sauf si c’est S… Là c’est à donf le cœur qui fait des bonds de ouf..
Nada, triple zéro aujourd’hui, m’ont zappé, m’a zappé ; Me reste : retour, liste messages reçus il y a 3 jours, relire, trier, celui là ? Supprimer, ok, celui là ? ah non, c'est S... mettre en dossier, ok ; tout à l'heure, demain, la sonnerie?
Allez, Google, tac tac, F.Book : quelqu’un en messagerie instantanée ? Le monde entier...pas si seul
, et si seul !
LASIDONIE
7 commentaires -
Par lasidonie le 24 Octobre 2012 à 19:30
Rediffusion "relooké" d'un article de 2007
Ma passion pour la mer, les nuages et les couchers de soleil, n'est plus pour mes visiteurs une découverte . Je les traque avec mon appareil, fidèle compagnon de mes balades, toujours émerveillée de ces spectacles si changeants à faire pâlir d'envie tous les décorateurs de cinéma.
Il y a peu, une fin d'après midi , le soleil m'a offert ses rayons...
J'en chante ici la balladeLes feux des projecteurs sont prêts, un premier spot illumine la scène : un peu clair doré
Quelques essais de couleur, rouge cette fois ;
Le spectacle peut commencer
Le ciel en demi teinte offre sa toile au décor. La lumière jaillit en étoile pour s'attarder sur les vagues ; Telles des danseuses elles brillent de la valse des rayons qui éclairent l'ourlet frangé de leur parure d'écume
tandis qu' entraînés par le vent leurs danseurs de nuages,
se drapent à leur tour dans la lumière
puis s'étirent au loin en filaments d'or
Les projecteurs puissants balaient l'espace, lêchent les spectateurs immobiles, témoins ancrés de ce ballet fabuleux
Quelques minutes de flamboiement, de tourbillon, de débauche de lumière
Puis le maître artificier, merveilleux artiste, offre en récompense sa coupe d'or généreuse aux danseuses et cavaliers
avant de disparaître derrière le voile obscurci du rideau.
Le vent muet d'admiration s'est tû, laissant les nuages se baigner à loisir dans les derniers rayons des projecteurs.LASIDONIE
13 commentaires -
Par lasidonie le 20 Décembre 2011 à 17:52
Parmi les anciens et tous premiers écrits de ce blog, celui-ci revient en permanence dans les consultations du web, je ne résiste donc pas à la facilité du "réchauffé" d'autant que les commentateurs d'alors se sont dispersés au fil du temps !
En ces jours prochains ce mot va fuser de toutes parts comme bulles de champagne aussi je vous l'adresse ici : AMICAL BISOU à vous qui passez régulièrement .
Histoire de Bisous
D'abord il y a
Le bisou banal, signature en multiples exemplaires de ces cartes postales envoyées de vacances, finale convenue de quelques mots griffonnés à la hâte entre deux visites,ou
Le bisou amical celui ci, pour clore une petite conversation téléphonique.
Puis il y a
Le bisou chaud, délicat, que l'on dépose sur la joue de l'enfant, pour un petit calin et le bisou rassurant, prolongé, du dodo pour le tout petit qui ne peut s'endormir
ou
Le bisou affectueux, tendre, adressé à ceux qu'on aime et qui sont loin, parents, fils, filles.
Ensuite il y a
Le bisou d'amour que les jeunes époux échangent à tout instant, comme ça, pour rien, pour le plaisir, pour se montrer qu'ils s'aiment,ou
Le bisou rituel du soir, échangé pour une bonne nuit souhaitée lorque l'habitude s'est installée dans le lit d'un vieux couple.
Enfin il y a
Le bisou timide, à la douceur déguisée, parfois même s'habillant de pluriel, qui se cache derrière la bise amicale, mais discret et si secret !
C'est celui qui recèle des trésors , riche de futurs qu'il ne peut ou ne veut dévoiler !
13 commentaires -
Par lasidonie le 23 Mars 2010 à 01:02
La pensée est comme envol de papillons à l’orée de leur vie, libres de suivre la fantaisie de l’instant ; leur arabesque trace dans le ciel une ligne invisible dont bientôt un peu de la poussière colorée de leurs ailes marquera le dessin. Nés dans un monde de silence, qui s’ouvre sur la lumière ils rejoignent peu à peu l’autre, qui se referme sur l’ombre.
Parfois, la beauté, le gracieux de l’un retient l’attention, on ne sait pourquoi ; On le suit sur des chemins imaginaires. Ma pensée les emprunte sur ce fil fragile, ténu, tendu entre deux silences à travers l’espace ; lien mystérieux, langage déshabillé de mots et suffisamment clair cependant pour entrer en résonance si, quelque part, une autre pensée vibre aussi, silencieuse, dans la même direction, capte le message muet, le renvoie en partage.
Mais la vie du papillon est brève, le fil de la pensée perd de son rêve, se distend, n’a plus de la réalité que le souvenir de ces ailes de soie, irisées, éventails lumineux variés à l’infini, se refermant, l’heure étant venue, ou jolis cerfs-volants inertes face au vent..
Ainsi se croisent, se rencontrent, ou se perdent, les papillons de l’esprit, tellement proches de ceux du cœur.
Lasidonie
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