•  

    Tant d'amour passe en silence entre deux mains unies ! Que dire de plus, qui ne soit superflu, de ce merveilleux poème d'ARAGON et de cette citation :

     

      « Je suis plein du silence assourdissant d'aimer »


     

    MAINS-jpg.jpg

     

     

     

    "Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
    Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
    Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
    Donne-moi tes mains que je sois sauvé
    Lorsque je les prends à mon propre piège
    De paume et de peur de hâte et d'émoi

    Lorsque je les prends comme une eau de neige
    Qui fuit de partout dans mes mains à moi
    Sauras-tu jamais ce qui me traverse
    Qui me bouleverse et qui m'envahit
    Sauras-tu jamais ce qui me transperce
    Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
    Ce que dit ainsi le profond langage
    Ce parler muet de sens animaux
    Sans bouche et sans yeux miroir sans image
    Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
    Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
    D'une proie entre eux un instant tenue
    Sauras-tu jamais ce que leur silence
    Un éclair aura connu d'inconnu
    Donne-moi tes mains que mon cœur s'y forme
    S'y taise le monde au moins un moment
    Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
    Que mon âme y dorme éternellement."


    LOUIS ARAGON

     

     

    Lasidonie

    pour la photo !


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  •          

    Je fais mienne cette citation du poète romantique allemand ,  NOVALIS, disparu à l'âge de 29 ans : 

     

    " Pour moi, le rêve est une sauvegarde contre la monotonie et la médiocrité de l'existence, le libre délassement de l'imagination créatrice grâce auquel celle-ci peut entremêler toutes les images de la vie et rompre, par un joyeux jeu d'enfants, la perpétuelle solennité de l'adulte. Sans les songes, nous vieillirions plus vite..." 

     

    FLEUR-B-NOVALIS.jpg

    (photo montage d'une rose et d'une de mes aquarelles) 

     

     

     Le début du roman inachevé de Novalis, " Heinrich von Ofterdingen " commence par le récit d’un rêve :  Le personnage découvre auprès d’une source, une étrange fleur bleue (expression  qui restera dans le langage) et entre ses pétales le beau visage d’une jeune femme ( réminiscence de la jeune fille aimée, et disparue).

     

    « Au bord de la source, l’attirant irrésistiblement, il y avait une fleur, dont la tige était anormalement longue, une fleur bleue comme l’azur, qui le frôlait de ses larges pétales. D’autres fleurs, d’innombrables fleurs, remplissaient l’air de leurs parfums. Les yeux du rêveur n’arrivant pas à se détacher de la fleur bleue, cette contemplation le remplissait de sentiments tendres.  

    Au moment où il allait toucher la fleur, elle se mit soudain à bouger, et en même temps elle changea d’aspect : les feuilles s’enroulèrent comme dans un geste amoureux autour du pied de la fleur, les pétales s’entrouvrirent formant une collerette où flottait le visage délicat d’une jeune fille. » 

     

    Le rêve, ici,  je lui ai donné forme par l'image...

     

     

    LASIDONIE


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  •  

    Pour baigner dans l'athmosphère de la CHINE ancienne, loin des tumultes occidentaux, un petit moment de poésie. Il s'agit de l'un des poètes reconnus de l'époque TANG, WANG WEI, influencé par la philosophie bouddhiste ( détachement, sérénité) ;

    Les TANG : une dynastie (618 -907) qui fédéra de nombreuses ethnies et fut tout particulièrement remarquable par son rayonnement artistique, culturel et poétique ( l'âge d'or de la poésie classique chinoise).

     Les petits poèmes ci dessous, bien que marqués par quelques détails de l'époque, ne sont pas sans universalité et... transposables!

    "En se séparant d'un voyageur", "à un ami absent", "adieu au printemps", la montagne n'est que solitude".

     ! Alors, se Laisser porter par les mots , la musique ...

     

     

    Puis rêver sur l'une des images d' un spectacle superbe ( d'autres images suivront)

     

    Lasidonie

     

    P1040736bis.jpg


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  •  

    Sans l'humour incisif du poème de J .Prévert,  2 petits textes imitatifs inspirés par l'image.

     

    ***


    Chez un tailleur de pierre

    Où je l'ai rencontré

    Il faisait prendre ses mesures

    Pour la postérité

     

    J. Prevert

     

     

    P1030806HERCULE.jpg

    FLORENCE, place de la seigneurie 

     

    ***

     

    C'était un autre monde

    Entre  rêve et réalité

    Dans un décor étrange

    j'ai vu soudain une statue

    Dun pilier se lâcher

     

    Sido

     

     

     

    P1030909BIS.jpg

    VENISE place St MARC

     

    ***

     

    La cueilleuse accroupie,

    Avec patience,

    Traquait la mauvaise herbe

    Sur la pelouse endormie

     

    Sido

     

     

     

    P1020386-CUEILLEUSE.jpg

    JAPON

     

    LASIDONIE


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  •  
       
      Poème peu connu , ce coup de coeur du jour ; un condensé de vie, l'histoire banale d'un amour déçu, en quelques vers à la fois légers, gracieux, graves  et mélancoliques.
     
     

    Mon espérance était tombée
    Sur le dos, comme un scarabée.

     
    dame-au-parapluie.jpg
     

     

     

    L'ombrelle aux doigts le lendemain
    Tu vins rêver sur le chemin.

     

     

     

    Tu retournas l'insecte frêle
    Avec la pointe de l'ombrelle.

     

     

     

     

    Et soudain l'insecte, au delà
    Des soleils calmes, s'envola!

     

     

    ciel gris blog

     


    Mon espérance était tombée
    Sur le dos, comme un scarabée.

     
     
     
    Tristan Derème
     
     
    LASIDONIE
     

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  • Mon coup de coeur poétique du jour :
     

    Jean Henri Fabre (1823-1915) originaire de l'Aveyron fut un homme de sciences, naturaliste, entomologiste ( bac lettres, licence de science physique, sciences naturelles, doctorat) mais aussi un passionné d'écriture ( Académie Frçse) et un poète.

    « Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s'exprime en poète »,

    c'est ainsi que Jean Rostand qualifie Jean-Henri Fabre

     

    Ses descriptions  très minutieuses de la vie des insectes sont des petits bijous poétiques. Il écrivit aussi en provençal des poésies dont le thème privilégié est la nature.

     

     

    26022011010amandier-bis.jpg

    L'haleine
    Des vents du midi
    Souffle par chaudes bouffées ; de noirs et gros nuages
    Passent, parfois ils lavent les feuilles
    Avec quatre gouttes de pluie :
    C'est le printemps qui arrive et amène ses soulagements.

     

    Bonne venue
    Est bien due
    Au soleil qui revient. Pour lui, le tonnerre gronde ;
    Pour lui, le muscari montre le nez
    Dans les sentiers quand il bruine ;
    Pour lui, l'éclair s'allume soudain et resplendit.

     

    Pour lui, les peupliers
    Le long des rives,
    Déploient les bourgeons englués de goudron ;
    Pour lui, s'allonge et s'entrelace
    Dans les halliers la clématite ;
    Pour lui, le saule met ses jolis pendants.

     

    Pour lui, dessous
    Les vertes mottes,
    Violonne, en remuant les cornes, la troupe des grillons ;
    Pour lui, sur l'euphorbe nouvelle,
    Épanouie en fleurs noirâtres,
    Bourdonnent, attablés, les premiers moucherons.

     

    Et la rainette,
    La verdette,
    En vessie gonflant sa poitrine enrhumée,
    Chante : vue ! vue ! Elle s'est réveillée
    Au premier coup de soleil.
    Tout remue et bruit, fatigué de l'hiver.

    26022011014 magnolia

     

     

     

    Qu'est-ce que la vie,
    Si vite usée ?
    C'est un peu de chaleur caché dans la fange.
    Couvé par la divine flamme,
    Ce qui était limon s'anime
    Lorsqu'un rayon de soleil s'est fondu dans ses flancs.

     

    Donc, tout remue ses cornes,
    Tout verdoie,
    Et s'étire, et s'allonge, et monte et va, et vient
    Pour avoir sa part bénie
    De la grande averse de vie
    Qui nous pleut de la-haut lorsque le soleil revient.

     

     

     

     

    J.H. FABRE

     

    (traduit du provençal...pas par moi !...)


     

     

    LASIDONIE

     

     


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  • Pour esprits et coeurs en accord avec Baudelaire :



    Vous êtes un beau ciel d’automne clair et rose


     

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    Mais la tristesse en moi monte comme la mer


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    Et laisse en refluant sur ma lèvre morose


     

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    Le souvenir cuisant de son limon amer


    Baudelaire (causerie)


     

    Et pour les images...LASIDONIE

     


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  • Comment mieux exprimer la naissance et les tourments de la passion amoureuse ? Cet extrait connu  du "PHEDRE" de Racine, bien qu'écrit dans une langue dépassée au XXI eme S. reste, dans le fond transposé, au plus de ce que peut éprouver n'importe quel amoureux, à n'importe quelle époque...Ce que la raison refuse au coeur, le coeur le vole à la raison !


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    Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;


    Un trouble s‘éleva dans mon âme éperdue ;
    Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
    Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
    Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
    D‘un sang qu‘elle poursuit tourments inévitables.
    Par des vœux assidus je crus les détourner :
    Je lui bâtis un temple, et pris soin de l‘orner

    -------------

    D‘un incurable amour remèdes impuissants !
    En vain sur les autels ma main brûlait l‘encens :
    Quand ma bouche implorait le nom de la Déesse,
    J‘adorais Hippolyte ; et le voyant sans cesse,
    Même au pied des autels que je faisais fumer,
    J‘offrais tout à ce Dieu que je n‘osais nommer.
    Je l‘évitais partout. O comble de misère !
    Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père.

    -------------------

    Vaine précautions ! Cruelle destinée !
    Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
    J‘ai revu l‘ennemi que j‘avais éloigné :
    Ma blessure trop vive a aussitôt saigné,
    Ce n‘est plus une ardeur dans mes veines cachée :
    C‘est Vénus tout entière à sa proie attachée.


    Jean Racine (Phèdre)



    LASIDONIE


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