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Par lasidonie le 27 Novembre 2012 à 20:18
Tant d'amour passe en silence entre deux mains unies ! Que dire de plus, qui ne soit superflu, de ce merveilleux poème d'ARAGON et de cette citation :
« Je suis plein du silence assourdissant d'aimer »
"Donne-moi tes mains pour l'inquiétude
Donne-moi tes mains dont j'ai tant rêvé
Dont j'ai tant rêvé dans ma solitude
Donne-moi tes mains que je sois sauvé
Lorsque je les prends à mon propre piège
De paume et de peur de hâte et d'émoiLorsque je les prends comme une eau de neige
Qui fuit de partout dans mes mains à moi
Sauras-tu jamais ce qui me traverse
Qui me bouleverse et qui m'envahit
Sauras-tu jamais ce qui me transperce
Ce que j'ai trahi quand j'ai tressailli
Ce que dit ainsi le profond langage
Ce parler muet de sens animaux
Sans bouche et sans yeux miroir sans image
Ce frémir d'aimer qui n'a pas de mots
Sauras-tu jamais ce que les doigts pensent
D'une proie entre eux un instant tenue
Sauras-tu jamais ce que leur silence
Un éclair aura connu d'inconnu
Donne-moi tes mains que mon cœur s'y forme
S'y taise le monde au moins un moment
Donne-moi tes mains que mon âme y dorme
Que mon âme y dorme éternellement."
LOUIS ARAGONLasidonie
pour la photo !
8 commentaires -
Par lasidonie le 16 Août 2012 à 00:05
Je fais mienne cette citation du poète romantique allemand , NOVALIS, disparu à l'âge de 29 ans :
" Pour moi, le rêve est une sauvegarde contre la monotonie et la médiocrité de l'existence, le libre délassement de l'imagination créatrice grâce auquel celle-ci peut entremêler toutes les images de la vie et rompre, par un joyeux jeu d'enfants, la perpétuelle solennité de l'adulte. Sans les songes, nous vieillirions plus vite..."
(photo montage d'une rose et d'une de mes aquarelles)
Le début du roman inachevé de Novalis, " Heinrich von Ofterdingen " commence par le récit d’un rêve : Le personnage découvre auprès d’une source, une étrange fleur bleue (expression qui restera dans le langage) et entre ses pétales le beau visage d’une jeune femme ( réminiscence de la jeune fille aimée, et disparue).
« Au bord de la source, l’attirant irrésistiblement, il y avait une fleur, dont la tige était anormalement longue, une fleur bleue comme l’azur, qui le frôlait de ses larges pétales. D’autres fleurs, d’innombrables fleurs, remplissaient l’air de leurs parfums. Les yeux du rêveur n’arrivant pas à se détacher de la fleur bleue, cette contemplation le remplissait de sentiments tendres.
Au moment où il allait toucher la fleur, elle se mit soudain à bouger, et en même temps elle changea d’aspect : les feuilles s’enroulèrent comme dans un geste amoureux autour du pied de la fleur, les pétales s’entrouvrirent formant une collerette où flottait le visage délicat d’une jeune fille. »
Le rêve, ici, je lui ai donné forme par l'image...
LASIDONIE
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Par lasidonie le 22 Avril 2012 à 08:36
Pour baigner dans l'athmosphère de la CHINE ancienne, loin des tumultes occidentaux, un petit moment de poésie. Il s'agit de l'un des poètes reconnus de l'époque TANG, WANG WEI, influencé par la philosophie bouddhiste ( détachement, sérénité) ;
Les TANG : une dynastie (618 -907) qui fédéra de nombreuses ethnies et fut tout particulièrement remarquable par son rayonnement artistique, culturel et poétique ( l'âge d'or de la poésie classique chinoise).
Les petits poèmes ci dessous, bien que marqués par quelques détails de l'époque, ne sont pas sans universalité et... transposables!
"En se séparant d'un voyageur", "à un ami absent", "adieu au printemps", la montagne n'est que solitude".
! Alors, se Laisser porter par les mots , la musique ...
Puis rêver sur l'une des images d' un spectacle superbe ( d'autres images suivront)
Lasidonie
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Par lasidonie le 26 Mars 2012 à 00:15
Sans l'humour incisif du poème de J .Prévert, 2 petits textes imitatifs inspirés par l'image.
***
Chez un tailleur de pierre
Où je l'ai rencontré
Il faisait prendre ses mesures
Pour la postérité
J. Prevert
FLORENCE, place de la seigneurie
***
C'était un autre monde
Entre rêve et réalité
Dans un décor étrange
j'ai vu soudain une statue
Dun pilier se lâcher
Sido
VENISE place St MARC
***
La cueilleuse accroupie,
Avec patience,
Traquait la mauvaise herbe
Sur la pelouse endormie
Sido
JAPON
LASIDONIE
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Par lasidonie le 3 Novembre 2011 à 00:02Poème peu connu , ce coup de coeur du jour ; un condensé de vie, l'histoire banale d'un amour déçu, en quelques vers à la fois légers, gracieux, graves et mélancoliques.
Mon espérance était tombée
Sur le dos, comme un scarabée.
L'ombrelle aux doigts le lendemain
Tu vins rêver sur le chemin.Tu retournas l'insecte frêle
Avec la pointe de l'ombrelle.Et soudain l'insecte, au delà
Des soleils calmes, s'envola!
Mon espérance était tombée
Sur le dos, comme un scarabée.Tristan DerèmeLASIDONIE
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Par lasidonie le 30 Avril 2011 à 00:00Mon coup de coeur poétique du jour :
Jean Henri Fabre (1823-1915) originaire de l'Aveyron fut un homme de sciences, naturaliste, entomologiste ( bac lettres, licence de science physique, sciences naturelles, doctorat) mais aussi un passionné d'écriture ( Académie Frçse) et un poète.
« Un grand savant qui pense en philosophe, voit en artiste, sent et s'exprime en poète »,
c'est ainsi que Jean Rostand qualifie Jean-Henri Fabre.
L'haleine
Des vents du midi
Souffle par chaudes bouffées ; de noirs et gros nuages
Passent, parfois ils lavent les feuilles
Avec quatre gouttes de pluie :
C'est le printemps qui arrive et amène ses soulagements.Bonne venue
Est bien due
Au soleil qui revient. Pour lui, le tonnerre gronde ;
Pour lui, le muscari montre le nez
Dans les sentiers quand il bruine ;
Pour lui, l'éclair s'allume soudain et resplendit.Pour lui, les peupliers
Le long des rives,
Déploient les bourgeons englués de goudron ;
Pour lui, s'allonge et s'entrelace
Dans les halliers la clématite ;
Pour lui, le saule met ses jolis pendants.Pour lui, dessous
Les vertes mottes,
Violonne, en remuant les cornes, la troupe des grillons ;
Pour lui, sur l'euphorbe nouvelle,
Épanouie en fleurs noirâtres,
Bourdonnent, attablés, les premiers moucherons.Et la rainette,
La verdette,
En vessie gonflant sa poitrine enrhumée,
Chante : vue ! vue ! Elle s'est réveillée
Au premier coup de soleil.
Tout remue et bruit, fatigué de l'hiver.Qu'est-ce que la vie,
Si vite usée ?
C'est un peu de chaleur caché dans la fange.
Couvé par la divine flamme,
Ce qui était limon s'anime
Lorsqu'un rayon de soleil s'est fondu dans ses flancs.Donc, tout remue ses cornes,
Tout verdoie,
Et s'étire, et s'allonge, et monte et va, et vient
Pour avoir sa part bénie
De la grande averse de vie
Qui nous pleut de la-haut lorsque le soleil revient.J.H. FABRE
(traduit du provençal...pas par moi !...)
LASIDONIE
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Par lasidonie le 19 Mai 2009 à 09:07
Pour esprits et coeurs en accord avec Baudelaire :
Vous êtes un beau ciel d’automne clair et rose
Mais la tristesse en moi monte comme la mer
Et laisse en refluant sur ma lèvre morose
Le souvenir cuisant de son limon amer
Baudelaire (causerie)
Et pour les images...LASIDONIE
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Par lasidonie le 6 Février 2009 à 00:20
Comment mieux exprimer la naissance et les tourments de la passion amoureuse ? Cet extrait connu du "PHEDRE" de Racine, bien qu'écrit dans une langue dépassée au XXI eme S. reste, dans le fond transposé, au plus de ce que peut éprouver n'importe quel amoureux, à n'importe quelle époque...Ce que la raison refuse au coeur, le coeur le vole à la raison !
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue ;
Un trouble s‘éleva dans mon âme éperdue ;
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler ;
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
Je reconnus Vénus et ses feux redoutables,
D‘un sang qu‘elle poursuit tourments inévitables.
Par des vœux assidus je crus les détourner :
Je lui bâtis un temple, et pris soin de l‘orner-------------
D‘un incurable amour remèdes impuissants !
En vain sur les autels ma main brûlait l‘encens :
Quand ma bouche implorait le nom de la Déesse,
J‘adorais Hippolyte ; et le voyant sans cesse,
Même au pied des autels que je faisais fumer,
J‘offrais tout à ce Dieu que je n‘osais nommer.
Je l‘évitais partout. O comble de misère !
Mes yeux le retrouvaient dans les traits de son père.-------------------
Vaine précautions ! Cruelle destinée !
Par mon époux lui-même à Trézène amenée,
J‘ai revu l‘ennemi que j‘avais éloigné :
Ma blessure trop vive a aussitôt saigné,
Ce n‘est plus une ardeur dans mes veines cachée :
C‘est Vénus tout entière à sa proie attachée.
Jean Racine (Phèdre)
LASIDONIE
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