•  

     

    Rêve, réalité...on aimerait souvent que le rêve soit la réalité...

    Rêver... donner vie à des désirs et des espérances inachévées...

     

     

    Impromptu

     

    Dieu l'a voulu, nous cherchons le plaisir.

    Tout vrai regard est un désir ;

    mais le désir n'est rien si l'on n'espère ;

    Et d'espérer c'est une affaire.

    Cest pourquoi nous devons aimer l'illusion.

     


    Image Hosted by ImageShack.us



     

    Béni soit le premier qui sut trouver un nom

    A ce rêve charmant, cette demi-folie

    Aussi vraie après tout que la réalité

    A ce rêve enchanté

    Qui ne prend de la vérité

    Que ce qu'il faut pour faire aimer la vie !

     

    A. de MUSSET

     

     

     

     

    LASIDONIE


    13 commentaires
  • La mer est le miroir de nos âmes. Elle reflète nos espérances, invite nos rêves, épouse notre sérénité ou nos douleurs...

    Ce poème de Stéphane Mallarmé  le traduit , me traduit, merveilleusement .


    Brise marine

     

     

    La chair est triste, hélas! Et j'ai lu tous les livres.
    Fuir! Là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres

    D'être parmi l'écume inconnue et les cieux!

    Image Hosted by ImageShack.us 

    Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
    Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe

    Ô nuits! Ni la clarté déserte de ma lampe

    Sur le vide papier que la blancheur défend

    Et ni la jeune femme allaitant son enfant.

    Je partirai! Steamer balançant ta mâture,

    Lève l'ancre pour une exotique nature!


    Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
    Croit encore à l'adieu suprême des mouchoirs!

    Et, peut-être, les mâts, invitant les orages


    Image Hosted by ImageShack.us 

    Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les naufrages
    Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots...

    Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots!


    Stephane Mallarmé


    Lasidonie


     

     

     

     

     


    15 commentaires
  • D'un incident banal du quotidien J.Romains fait un petit drame.

    L'auteur seul à la campagne attend des nouvelles de ceux qu'il aime. Attente vaine...

    Qui, n'a un jour éprouvé les tourments de l'attente, la déception du rien, le sentiment d'abandon  devant une boite muette ?

    Le plaisir du papier froissé, de l'enveloppe que l'on déchire à la hâte, fébrile, ou au contraire que l'on prend le temps de détacher en gestes lents pour faire durer l'attente délicieuse du contenu, a presque disparu remplacé par l'anonyme stéréotype de l'écran. Au mieux le papier de l'imprimante gardera la trace anonyme, impersonnelle, des mots doux échangés.

    Mais les sentiments eux, restent identiques...Cela me remet en mémoire cet excellent film '' Il postino" dans lequel Pablo Néruda, exilé dans un petit port des iles du sud de l'Italie, à la demande du préposé aux postes, écrit puis lui apprend à écrire afin de lui permettre de séduire sa belle...

    Image Hosted by ImageShack.us

    Pourrait-on  encore aujourd'hui séduire avec les mots sur du beau papier ?

     

     

    Image Hosted by ImageShack.us


    On ne m'a pas donné de lettres

     

    On ne m'a pas donné de lettres, ces jours-ci !

    Personne n'a songé dans la ville à m'écrire.

    Oh! je n'espérais rien ! Je sais vivre et penser

    Tout seul, et mon esprit, pour faire une flambée,

    N'attend pas qu'on lui jette une feuille noircie.

    Mais je pense qu'il me manque un plaisir familier ;

    J'ai du bonheur aux mains quand j'ouvre une enveloppe,

    Ma peau se réjouit en touchant le papier,

    Où persiste, au milieu des pages repliées

    La présence immatérielle d'un autre homme,

    Et depuis ces trois jours où je n'ai rien reçu

    Je glisse lentement dans un trouble malaise ;

    Je suis presque gêné d'être ; J'ai comme honte

    De moi-même ;

    Un remords insaisissable pèse

    Sur mon coeur qui avait failli se croire bon.

    Mes bras ont des lourdeurs ; Je n'ose pas sourire ;

    Il me semble que l'air m'en veut quand je l'aspire.

    L'amour autour de moi, la force au fond de moi

    Se dispersent. La ville, en m'oubliant, me blâme.

    Nulle part on ne songe à moi, je le vois bien.


    Jules Romains "la vie unanime"

     

    LASIDONIE


    17 commentaires
  •  un certain pessimisme  que le titre de ce poème ! Mais le réalisme D'Aragon, de ses mots sans concessions, nous touche au plus profond ! Amour au sens large ! Bonheur, malheur ! Notre condition humaine. Un regard qui s'accomode comme il peut des desillusions, des cris de révolte, des marques inévitables du temps et de notre destin ! Mais que pèsent toutes ces réalités, au regard de la puissance des sentiments du couple Aragon-Elsa ?...
    Image Hosted by ImageShack.us
     
     
     
    il n'y a pas d'amour heureux
                                                            (chanté entre autre  par G. Brassens)
     
     
    Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa force
    Ni sa faiblesse ni son coeur et quand il croit
    Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
    Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
    Sa vie est un étrange et douloureux divorce
           Il n'y a pas d'amour heureux
     
    Sa vie elle ressemble à ces soldats sans armes
    Qu'on avait habillés pour un autre destin
    A quoi peut leur servir de se lever matin
    Eux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertains
    Dites ces mots ma vie et retenez vos larmes
             Il n'y a pas d'amour heureux
     
    Mon bel amour mon cher amour ma déchirure,
    Je te porte dans moi comme un oiseau blessé
    et ceux-là sans savoir nous regardent passer
    Répétant après moi ces mots que j'ai tressés
    Et qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururent
              Il n'y a pas d'amour heureux
     
    Le temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tard
    Que pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unisson
    Ce qu'il faut de malheur pour la moindre chanson
    Ce qu'il faut de regrets pour payer un frisson
    Ce qu'il faut de sanglots pour un air de guitare
                Il n'y a pas d'amour heureux
     
    Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri
    Et pas plus l'amour de la patrie
    Il n'y a pas d?amour qui ne vive de pleurs
     
                Il n'y a pas d'amour heureux
                   Mais c'est notre amour à tous deux.
                                                                                 
      ARAGON (Le fou d?Elsa)
     

    6 commentaires

  •   Parmi les poètes surréalistes que j'avais évoqués, il en est un que j'aime tout particulièrement : P. ELUARD, pour, en particulier, ses poèmes dédiés aux trois femmes qu'il a aimées : GALA ( qui le quittera pour Dali) , NUSH, que la mort lui ravira, puis Dominique, qui le ramènera vers la lumière.

     

         Celui.ci célèbre le regard.



    Image Hosted by ImageShack.us


    La Courbe de tes yeux
     



    La courbe de tes yeux fait le tour de mon coeur,
    Un rond de danse et de douceur,
    Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
    Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
    C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.
    Feuilles de jour et mousse de rosée,
    Roseaux du vent, sourires parfumés,
    Ailes couvrant le monde de lumière,
    Bateaux chargés du ciel et de la mer,
    Chasseurs des bruits et sources des couleurs,
    Parfums éclos d'une couvée d'aurores
    Qui gît toujours sur la paille des astres,
    Comme le jour dépend de l'innocence
    Le monde entier dépend de tes yeux purs
    Et tout mon sang coule dans leurs regards.
       





    Paul ELUARD


    Ce poème provient du recueil intitulé " Capitale de la douleur "- 1926-

     



     

    5 commentaires
  •  

     

       Et si nous refaisions connaissance de ces beaux textes du moyen-âge tombés dans l'oubli ! Notre langue a évolué, s'est enrichie d'apports étrangers, mais un retour aux sources de ces tournures un peu naives comme c'est rafraîchissant !

      Voici donc un poème de BERTRAND de VENTADOUR ( vers 1200), fils de boulanger, protégé du vicomte de Ventadour. Devenu troubador D'Alienor d'Aquitaine et du comte de Toulouse, il chante l'amour courtois.


    Image Hosted by ImageShack.us

    Ce n'est merveille si je chante

    Mieux que nul autre troubadour.

    Le coeur est ouvert à l'amour

    Et mieux suis s'il me commande

    Coeurs et corps et savoir et sens.

    Force et pouvoir en lui j'ai mis.

    Ce qui me tire vers l'amour

    Fait que rien d'autre ne m'atteint.

    Il est bien mort qui ne sent pas

    D'amour au coeur la saveur douce !

    Et que vaut la vie sans amour.

    Ne sert qu'à ennuyer les gens !

    Ah, je prie Dieu qu'il m'aime tant

    Que ni jour ni mois je ne vive

    Si j'ennuie ou s'il m'arrive

    D'oublier d'amour le talent...


    (la ponctuation étant sommaire je l'ai rajoutée pour une lecture plus aisée)


     

    Lasidonie


     La photo est un montage:  incrustation d'un troubadour dans une rose retravaillée


    18 commentaires
  •                            

      AUTOMNE

     

      

     Dans le brouillard s'en vont un paysan cagneux  

    Et son boeuf lentement dans le brouillard d'automne 

    Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux.

     

    Et s'en allant là-bas le paysan chantonne

    Une chanson d'amour et d'infidelité

    Qui parle d'une bague et d'un coeur que l'on brise.

     

     

     

     

     

    Image Hosted <p><font color=

     

    Oh ! L'automne a fait mourir l'été  

     

    Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises.

     

     

    G.APPOLINAIRE (Alcools)

     

     

     Une  petite indication :

         Cette photo est issue d'une incrustation de 3 images en couleur, travaillée ensuite en négatif puis en noir et blanc.

            Lasidonie

     


    13 commentaires
  •  

     

    Aprés la Perse, et sa philosophie, un petit tour du côté de chez nous, au moyen âge et 16ème s. avec quelques courts poèmes ou extraits, consacrés au même thème : Le temps  source de tristesse, ou invite  à suivre  EPICURE ! EPICURE !

     

     

    C'est avec Guillaume de Lorris  qu'apparait  en France l'allégorie de la Rose (le ''roman de la rose'' 1230), jeune fille, mais aussi image du temps qui passe, que reprendra Ronsard.x

    Quelques images :  nos enluminures , nos tapisseries,  pour illustrer cette époque courtoise.

      Fevrier   Août,  "les très riches heures du duc de Berry"
    00000000000

     


    Le temps qui s'en va nuit et jour

    Sans repos prendre, sans séjour,

    Qui nous fuit d'un pas si feutré

    Qu'il semble toujours arrêté,

    Immobile en un même point,

    mais ne cesse de se mouvoir

    Au point qu'on ne peut concevoir

    ce que c'est que le temps présent

     

    ...........


     

    Le temps, qui ne sait séjourner,

    mais  va toujours sans retourner,

    comme de l'eau qui descend toute

    Sans que jamais remonte goutte

    ..........

    Le temps qui toute chose change

    Qui fait tout croître et tout nourrit,

    Et qui tout use et tout pourrit .

     

    G.de LORRIS ( ''Le roman de la rose'' extraits)

     


    _____________________________________________________

     

    rose_1.jpgPlus ne suis ce que j'ai été

     

    Plus ne suis ce que j'ai été

    Et plus ne saurais jamais l'être.

    Mon beau printemps et mon été

    Ont fait le saut par la fenêtre.

    Amour, tu as été mon maître,

    Je t'ai servi sur tous les Dieux.

    Ah ! si je pouvais deux fois naître,

    Comme je te servirais mieux !

     

    Clement MAROT 1496-1544 (Rondeaux)

    ____________________________________________________________

     

     

    Si notre vie est moins qu'une journée

    En l'eternel, si l'an qui fait le tour

    Chasse nos jours sans espoir de retour

    Si périssable est toute chose née,

    Que songes-tu, mon âme emprisonnée ?


    J . Du BELLAY (1522-1560)

    ________________________________________


    Ores que je suis dispos,



    Je veux rire sans repos,

    De peur que la maladie

    Un de ces jours ne me die

    Me happant à l'impourvu :

    "Meurs, galant : c'est trop vécu ! "

    Versons ces roses en ce vin,

    En ce bon vin versons ces roses,

    Et buvons l'un à l'autre,  afin

    Qu'au coeur nos tristesses encloses

    Prennent en buvant quelque fin.


    RONSARD 1524-1585 ( chansons épicuriennes )


    LASIDONIE


    1 commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique