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Par lasidonie le 1 Janvier 2007 à 07:20
Un peu d'humour dans l'association- image texte... pour surprendre , camoufler la tendresse ou la faire parler ?
Les caresses des yeux
Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du cœur peut apparaître.
Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n'exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.
Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire
Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,
Elles gardent encor leur limpide tendresse ;
Faites pour consoler, enivrer et séduire,
Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?
Auguste Angellier (1848-1911)
LASIDONIE
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Par lasidonie le 28 Décembre 2006 à 08:00
"Mettre à la voile "ou "mettre les voiles" subtilité de notre langue pour un même désir : PARTIR
Le Bateau
Viens sur la mer, jeune fille;
Sois sans effroi.
Viens, sans trésor, sans famille,
Seule avec moi.
Mon bateau sur les eaux brille;
Vois ses mâts, vois
Son pavillon et sa quille
Ce n'est rien qu'une coquille
Mais j'y suis roi.Que l'eau s'élève et frissonne
De toutes parts;
Que le vent tourne et bourdonne
Dans ses brouillards;
Aux flots comme au vent j'ordonne.
Plus de regards,
Plus de murs qui t'environne !
Personne avec nous, personne !
Que les hasards !Pour l'esclave, Dieu fit la terre
O ma beauté!
Mais pour l'homme libre et austère
L'immensité!
Chaque flot sait un mystère
De volupté.Leur soupir involontaire
Veut dire: Amour solitaire
Et Liberté!A. de Vigny
LASIDONIE
,
9 commentaires -
Par lasidonie le 20 Décembre 2006 à 07:49
Ces mots de J. Brel " mourir cela n'est rien, mais vieillir, ô vieillir " rejoignent ceux d'autres poètes. Amertume devant les atteintes du temps inexorable, contre lesquelles nous ne pouvons rien !
C'est long d'être un homme une chose
C'est long de renoncer à tout
Et sens-tu les métamorphoses
Qui se font au-dedans de nous
Lentement plier nos genoux
O mer amère ô mer profonde
Quelle est l'heure de tes marées
Combien faut-il d'années-secondes
A l'homme pour l'homme abjurer
Pourquoi pourquoi ces simagrées
Rien n'est précaire comme vivre
Rien comme être n'est passager
C'est un peu fondre comme le givre
Et pour le vent être léger
J''arrive où je suis étranger
LOUIS ARAGON
LASIDONIE
17 commentaires -
Par lasidonie le 8 Décembre 2006 à 09:00
Nous avons choisi en utilisant le journal numérique de "parler", De laisser glisser entre les mots nos désirs, nos regrets, nos bonheurs, nos tristesses...Chacun DIT, par l'image, le mot , un peu de lui-même.
Vous êtes vous posé la question du pourquoi parler?
ou Pourquoi se taire et, ce faisant, parler aussi?
Geo NORGE le voit ainsi avec humour
BÂILLON
Je parle à tort et à travers.
Je parle à travers et à tort
Et je chanterai vif ou mort
En rouge, en noir, en prose, en vers.
C'est pour chasser le vol des mouches
Ou bien, c'est pour mieux vous mentir
et mettre un baillon sur la bouche
d'un silence qui va tout dire
GEO NORGE- "Poesies" (1923)
Poète belge francophone, mort en 1990, plusieurs fois lauréat de prix littéraires et de poésies, il vécut entre autre à St PAUL DE VENCE.
Lasidonie
Photos du cloitre de l'archevêché de NARBONNE, silence et paroles muettes...
12 commentaires -
Par lasidonie le 29 Novembre 2006 à 09:10
Notre ciel est perturbé ce matin. J'ai en tête ces quelques vers qui comme un leitmotiv tournent et retournent à l'image de ce que j'ai sous les yeux à l'horizon...
CIEL NOIR...
BAUDELAIRE a tout dit
"Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;Quand la terre est changée en un cachot humide,
Où l'Espérance, comme une chauve-souris,
S'en va battant les murs de son aile timide
Et se cognant la tête à des plafonds pourris ;------------------
Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."°°°°°°°°°
Pas gai , me direz-vous, la nature ne l'est pas toujours non plus !
LASIDONIE
15 commentaires -
Par lasidonie le 23 Novembre 2006 à 08:44
Je me retrouve dans ces deux poèmes :
Ils jouent avec les deux faces d'une pièce qui s'appelle la vie, deux fléaux d'une balance qui à du mal à rester en équilibre.
Pile, mélancolie, face, le sourire...
Quel coup de dés fera apparaître la face ? Le hasard..que "rien n'abolit" si l'on en croit Mallarmé.
Mélancolie, Mélancolie
Quel joli nom pour une jeune fille
Neurasthénie, Neurasthénie
Quel vilain nom pour une vieille fille
Je cherche un nom pour un garçon
Un nom d'emprunt, un nom de guerre
Pour la prochaine et la dernière
Pour la dernière des dernières
Espoir ou peut être Agénior
Ou singulier ou Dominique
Un nom à coucher dehors
Au temps des bombes atomiques.
Il faut apprendre à sourire
Même quand le temps est gris.
Pourquoi pleurer aujourd'hui
Quand le soleil brille ?
C'est demain la fête des amis
Des grenouilles et des oiseaux
Des champignons des escargots
N'oublions pas les insectes
Les mouches et les coccinelles.
Et tout à l'heure à midi
J'attendrai l'arc-en-ciel
Violet indigo bleu vert
Jaune orange et rouge
Et nous jouerons à la marellePhilippe SOUPAULT
LASIDONIE
23 commentaires -
Par lasidonie le 19 Novembre 2006 à 09:30
CIEL NOIR....
BAUDELAIRE a tout dit.
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle
Sur l'esprit gémissant en proie aux longs ennuis,
Et que de l'horizon embrassant tout le cercle
Il nous verse un jour noir plus triste que les nuits ;
........" Et de longs corbillards, sans tambours ni musique,
Défilent lentement dans mon âme ; l'Espoir,
Vaincu, pleure, et l'Angoisse atroce, despotique,
Sur mon crâne incliné plante son drapeau noir. "
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Par lasidonie le 15 Novembre 2006 à 12:31
Une fois de plus je m'attarde auprés de cet élément fascinant, que j'ai chevillé dans l'âme, et dont je ne me lasse pas d'admirer les variations...Comme tant d'autres, peintres :
" La mer est là, magnifique imposante et superbe, avec ses bruits obstinés. Rumeur impérieuse et terrible, elle tient des propos étranges. Les voix d'un infini sont devant vous. Rien de la vie humaine. "
Eugène Delacroix.
"La mer à Dieppe" ( musée du Louvre )
Ou poètes :
Ici un poème peu connu, en vers libres, de RIMBAUD. Sans vouloir faire de prosodie, remarquez simplement comme les sonorités répétitives de consonnes dures ( r , d, par ex ) en restituent toute la violence....
Marine
Les chars d'argent et de cuivre
Les proues d'acier et d'argent
Battent l'écume,
Soulèvent les souches des ronces
Les courants de la lande,
Et les ornières immenses du reflux,
Filent circulairement vers l'est,
Vers les piliers de la forêt,
Vers les fûts de la jetée,
Dont l'angle est heurté par des
tourbillons de lumière.
A. RIMBAUD ( sillages)
LASIDONIE
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