-
Par lasidonie le 21 Mai 2007 à 07:00
Il est dans un charmant coin du Var un frais vallon, où coule une rivière, reposante, accueillante, auprés de laquelle il fait bon s'arrêter.
La source proche répand son eau de cristal avec paresse entre les détours des berges verdoyantes.
S'y mirent les nombreuses frondaisons , ombres légères frémissant sous le vent, que l'or du soleil du midi teinte d'ocre
tandis que dérive paisiblement la nappe des lentilles d 'eau, portée par les friselis du courant en un voyage lascif.
****
Devant cette harmonie naturelle , cette impression de "grand reposoir" s'imposent ces vers de Lamartine :
Voici l'étroit sentier de l'obscure vallée :
Du flanc de ces coteaux pendent des bois épais
Qui, courbant sur mon front leur ombre entremêlée,
Me couvrent tout entier de silence et de paix.Là, deux ruisseaux cachés sous des ponts de verdure
Tracent en serpentant les contours du vallon;
Ils mêlent un moment leur onde et leur murmure,
Et non loin de leur source ils se perdent sans nom.La source de mes jours comme eux s'est écoulée,
Elle a passé sans bruit, sans nom, et sans retour
Mais leur onde est limpide, et mon âme troublée
N'aura pas réfléchi les clartés d'un beau jour. *Ah ! c'est là qu'entouré d'un rempart de verdure,
D'un horizon borné qui suffit à mes yeux,
J'aime à fixer mes pas, et, seul dans la nature,
A n'entendre que l'onde, à ne voir que les cieux.J'ai trop vu, trop senti, trop aimé dans ma vie,
Je viens chercher vivant le calme du Léthé;
Beaux lieux, soyez pour moi ces bords où l'on oublie
L'oubli seul désormais est ma félicité.( Lamartine- extraits )LASIDONIE
13 commentaires -
Par lasidonie le 12 Mai 2007 à 06:34
Un poème de R. Queneau : l'inspiration en poésie
http://lunatiquebleue.over-blog.com/archive-08-08-2006.html
Bonne soirée à vous
SIDO
7 commentaires -
Par lasidonie le 25 Avril 2007 à 08:48
Mon coup de coeur du jour :
J'ai relu ces jours ci ce texte que j'avais fait paraître l'an dernier, ce poème de Raymond Devos, cet acrobate merveilleux des mots et j'ai envie aujourd'hui de le remettre à l'honneur. Lisez plutôt :
Je hais les haies
qui sont des murs.
Je hais les haies
et les mûriers
qui font la haie
le long des murs.
Je hais les haies
qui sont de houx.
Je hais les haies
qu'elles soient de mûres
qu'elles soient de houx !
Je hais les murs
qu'ils soient en durs
qu'ils soient en mou !
Je hais les haies
qui nous emmurent.
Je hais les murs
qui sont en nous.
Ces murs que nous avons en nous, comme ils sont nombreux :
timidité, égoisme, intolérance, racisme !
Prenons garde : Abolissons les murs ...
LASIDONIE
15 commentaires -
Par lasidonie le 20 Avril 2007 à 06:50
Un peu de légereté avec ce jeu sur l'alphabet habilement conduit par Grégoire Lacroix que j'ai déjà mis à l'honneur ici :
http://lunatiquebleue.over-blog.com/article-3533925.html
Alphabet
A travers la B vitrée,
je regarde le ciel
et je pense à nous.
La vie C comme
un jeu de D.
E c'est aussi simple
que l'F de Christophe Colomb.
C'est clair, G besoin de toi.
La H de guerre,
I faut l'enterrer,
J pense souvent.
C'est un K de conscience qui me donne des L.
Oublions la N et ses
O troubles, faisons la P.
N e restons pas
le Q entre deux chaises
avec des R supérieurs.
Tu te T ? Tu m'as bien U !
Alors, je m'en V,
et même je m'en W,
voir un film X grec !
Mais, Z inouï,
j'oublie l'S en ciel,
je t'M !Grégoire Lacroix
LASIDONIE
11 commentaires -
Par lasidonie le 15 Avril 2007 à 01:00
Dimanche, dans le calme, je vous distrais des turbulences électorales d'hier, ...et vous fait apercevoir :
Nichée dans les oliviers, une vieille chapelle pré- romane du VIeme s, reconstruite au XIeme s. restaurée dans les années 1967 et classée monument historique : Notre Dame de Pépiole.
Je ne ferai pas de description architecturale ( 3 nefs un clocher et un campanille) ou historique, non , juste goûter à la sérénité du décor, pour laisser la pensée fuir l'agitation des rivages marins tout proches, quelques kms...
Les cyprés veillent les pierres sèches qui sous le soleil prennent des teintes ocrées...Ombres et lumières de Provence, dans un moment de paix.
Aux alentours la campagne, quelques vignes...le chemin des oliviers, image de notre destinée vers un point indéfini, nous invitent à choisir une direction. Puisse-t-elle être la bonne !...
LASIDONIE
13 commentaires -
Par lasidonie le 12 Avril 2007 à 08:59
La poésie dite classique cède de nos jours la place à la poésie dite libre qui s'affranchit des régles de la métrique contraignante.
Pourtant nous avons de beaux exemples de ces poèmes aux formes presque disparues. Le rondel par exemple dont je vous laisse apprécier le rythme chantant, rendu, entre autre, par la répétition des rimes.
Le Rondeau ancien ou RONDEL est un Poème de 13 vers : 2 quatrains et un quintain, en octosyllabes comportant un refrain, et construit sur 2 rimes.
La nuit
Nous bénissons la douce nuit
Dont le frais baiser nous délivre
Sous ses voiles on se sent vivre
Sans inquiétude et sans bruit.
Le souci dévorant s'enfuit
Le parfum de l'air nous enivre :
Nous bénissons la douce nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Pâle songeur qu'un dieu puissant poursuit,
Repose-toi, ferme ton livre.
Dans les cieux blancs comme du givre
Un flot d'astres frissonne et luit :
Nous bénissons la douce nuit.
Théodore de Banville (XIXeme s.)
S'essayer à ce genre de contrainte, au delà de l'artifice inévitable, permet une plus grande recherche des mots, de les ajuster à la pensée, et surtout de créer un effet musical : "de la musique avant toute chose" disait Verlaine.
J'ai un faible pour la forme fixe en poésie, vous l'avez deviné !! j'ai donc tenté aussi cette forme poétique que vous trouverez en allant : Douce nuit : un rondel (ou rondeau)
Lasidonie
17 commentaires -
Par lasidonie le 27 Mars 2007 à 09:11
J'ai cherché en vain quelque chose
Pour dire, faire entendre mon mal,
N'écris rien que de très banal.
Poète, sur toi , je me repose.
*****
Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur,
Ne veut plus t'enfourcher ! Couche-toi sans pudeur,
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle butte.
Résigne-toi, mon cœur ; dors ton sommeil de brute.
Esprit vaincu, fourbu ! Pour toi, vieux maraudeur,
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute ;
Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte !
Plaisirs, ne tentez plus un coeur sombre et boudeur !
Le Printemps adorable a perdu son odeur !
Et le Temps m'engloutit minute par minute,
Comme la neige immense un corps pris de roideur ;
Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur
Et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute.
Avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute ?
C. AUDELAIRE
*****
Mon frère toi seul me comprends
Connais comme le sort rudoie,
Sait combien pèsent les tourments
Et combien peut manquer la joie !
Pourquoi tenter de rivaliser quand tout est dit avec autant de justesse ! L'image, peut-être !...
Lasidonie
16 commentaires -
Par lasidonie le 13 Mars 2007 à 13:30
Il aura fallu
Qu'un moment de plus
Pour que la mort vienne
Mais une main nue
Alors est venue
Qui a pris la mienne
Qui donc a rendu
Leurs couleurs perdues
Aux jours aux semaines
Sa realité
A l'immense été
Des choses humaines
Moi qui fremissais
Toujours je ne sais
De quelle colère
Deux bras ont suffi
Pour faire à ma vie
Un grand collier d'air
Un front qui s'appuie
A moi dans la nuit
Deux grands yeux ouverts
Et tout m'a semblé
Comme un champ de blé
Dans cet univers
Un tendre jardin
Dans l'herbe où soudain
La verveine pousse
Et mon coeur défunt
Renaît au parfum
Qui fait l'ombre douce
L. Aragon - in " le roman inachevé"-
LASIDONIE
9 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique