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Par lasidonie le 24 Janvier 2009 à 00:00
un certain pessimisme que le titre de ce poème ! Mais le réalisme D'Aragon, de ses mots sans concessions, nous touche au plus profond ! Amour au sens large ! Bonheur, malheur ! Notre condition humaine. Un regard qui s'accomode comme il peut des desillusions, des cris de révolte, des marques inévitables du temps et de notre destin ! Mais que pèsent toutes ces réalités, au regard de la puissance des sentiments du couple Aragon-Elsa ?
L'amour, ligne droite, sans obstacles, sans blessures, peut-il exister ailleurs que dans les légendes et les mythes ...ou la Poesie ...?
il n'y a pas d'amour heureux(chanté entre autre par G. Brassens)Rien n'est jamais acquis à l'homme ni sa forceNi sa faiblesse ni son coeur et quand il croitOuvrir ses bras son ombre est celle d'une croixEt quand il croit serrer son bonheur il le broieSa vie est un étrange et douloureux divorceIl n'y a pas d'amour heureuxSa vie elle ressemble à ces soldats sans armesQu'on avait habillés pour un autre destinA quoi peut leur servir de se lever matinEux qu'on retrouve au soir désoeuvrés incertainsDites ces mots ma vie et retenez vos larmesIl n'y a pas d'amour heureuxMon bel amour mon cher amour ma déchirure,Je te porte dans moi comme un oiseau blesséet ceux-là sans savoir nous regardent passerRépétant après moi ces mots que j'ai tressésEt qui pour tes grands yeux tout aussitôt moururentIl n'y a pas d'amour heureuxLe temps d'apprendre à vivre il est déjà trop tardQue pleurent dans la nuit nos coeurs à l'unissonCe qu'il faut de malheur pour la moindre chansonCe qu'il faut de regrets pour payer un frissonCe qu'il faut de sanglots pour un air de guitareIl n'y a pas d'amour heureuxIl n'y a pas d'amour qui ne soit à douleurIl n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtriIl n'y a pas d'amour dont on ne soit flétriEt pas plus l'amour de la patrieIl n'y a pas d?amour qui ne vive de pleursIl n'y a pas d'amour heureuxMais c'est notre amour à tous deux.ARAGON (Le fou d' Elsa)
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Par lasidonie le 14 Janvier 2009 à 18:06
Mon coup de coeur du jour : ces mots d' un poète que j'affectionne tout particulièrement.
Par ce lien un autre poème sur le thème du regard
Allez le relire, il est beau !
On ne peut me connaître
Mieux que tu me connais
Tes yeux dans lesquels nous dormons
Tous les deux
Ont fait à mes lumières d'homme
Un sort meilleur qu'aux nuits du monde
Tes yeux dans lesquels je voyage
Ont donné aux gestes des routes
Un sens détaché de la terre
Dans tes yeux ceux qui nous révèlent
Notre solitude infinie
Ne sont plus ce qu'ils croyaient être
On ne peut te connaître
Mieux que je te connaisPaul Eluard
paysage de Crète
LASIDONIE
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Par lasidonie le 10 Octobre 2008 à 08:05
Deux images, un poème, pour illustrer cette expression couramment prononcée, entendue, " Que c'est beau ! ".
"Le beau, c'est une promesse de bonheur"
Stendhal
Photo Michel GonnetEssayer de faire autre chose avec du beau , sans prétendre au beau, juste pour le plaisir : Tentation à laquelle j'ai cédée, avec l'accord de l'auteur de la superbe image ci dessus, Michel Gonnet. Une éclatante ondulation de l'or des dunes qui devient ceci , dont je ne revendique aucun sens, sinon une agréable débauche de couleurs :
Au delà des longues réflexions des philosophes sur ce que peut être le beau , tout simplement je laisse à Baudelaire le dernier et le meilleur des mots : La beauté est avant tout dans les yeux de celui qui regarde.
Je suis belle, ô mortels ! Comme un rêve de pierre,
Et mon sein, où chacun s'est meurtri tour à tour,
Est fait pour inspirer au poète un amour
Eternel et muet ainsi que la matière.
Je trône dans l'azur comme un sphinx incompris;
J'unis un coeur de neige à la blancheur des cygnes;
Je hais le mouvement qui déplace les lignes,
Et jamais je ne pleure et jamais je ne ris.
Les poètes, devant mes grandes attitudes,
Que j'ai l'air d'emprunter aux plus fiers monuments,
Consumeront leurs jours en d'austères études;
Car j'ai, pour fasciner ces dociles amants,
De purs miroirs qui font toutes choses plus belles:
Mes yeux, mes larges yeux aux clartés éternelles!
C. Baudelaire
Lasidonie
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Par lasidonie le 16 Juillet 2008 à 00:48
Ce blog a été ouvert un 16 juillet, principalement sous l'impulsion d'une amitié, trop tôt interrompue. Un texte m'avait été confié, dont j'avais proposé de re- travailler le rythme formel en respectant le fond et l'essentiel des mots importants. De la matière "brute" à reciseler en quelque sorte ! Voici aujourd'hui, pour marquer symboliquement cette date, ma version de ce poème, en espérant, s'il est lu, qu'il fera plaisir à son propriétaire légitime.
Le matin au bord de l'eau
Rouge apparaît la bouche sur la cime blanche
D'or est le calice, rêve du petit matin ;
Semble onduler la courbe frêle d'une hanche
Pour des aurores se dérober à la main.Des volutes d'azur naissent des seins gonflés
A la douce saveur, et leur plaisir bohème
Dans ma tête ils enfantent un soleil éclaté :
Scintillement d’étoile en ivresse suprême.
Se découvent peu, sur d’océanes torpeurs,
Des jambes fines, s'étirant à la nuit complice,
Vagues de promesses enroulées de langueurs
Abandonnant les corps sur des rives solstices.
L’écume ruisselante sur la braise ultime
Qui tangue de survivre par la houle happée
Est delta d’amour dont je m’abreuve, enfiévré.
Blanche apparaît la bouche sur la rouge cime.
D et N
LASIDONIE
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Par lasidonie le 7 Avril 2008 à 20:24
Un bref signal pour ceux qui l'ont souhaité, je les en remercie.
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Le poème étant long, je l'ai condensé. Il se passe d'illustration...
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Il y a des choses que je ne dis a Personne Alors
Elles ne font de mal à personne Mais
Le malheur c'est
Que moi
Le malheur le malheur c'est
Que moi ces choses je les sais-------
Il y a des choses qui me sont tout à fait
Mais tout à fait insupportables même si
Je n'en dis rien, même si je n'en
Dis rien, comprenez, comprenez moi bienAlors ça vous, parfois ça vous étouffe
Regardez, regardez moi bien
Regardez ma bouche
Qui s'ouvre et ferme et ne dit rien--------
O tout ce que je ne dis pas
Ce que je ne dis à personne
Le malheur c'est que cela sonne
Et cogne obstinément en moi
Le malheur c'est que c'est en moi
Même si n'en sait rien personne
Non laissez moi non laissez moi
Parfois je me le dis parfois
Il vaut mieux parler que se taire--------
Ne me regardez pas dedans
Qu'il fait beau cela vous suffit
Je peux bien dire qu'il fait beau
Même s'il pleut sur mon visage
Croire au soleil quand tombe l'eau
Les mots dans moi meurent si fort
Qui si fortement me meurtrissent
Les mots que je ne forme pas
Est-ce leur mort en moi qui mordLe malheur c'est savoir de quoi
Je ne parle pas à la fois
Et de quoi cependant je parleC'est en nous qu'il nous faut nous taire
Louis Aragon-« le fou d’Elsa » extraits.
(1963)Je me tais ...
LASIDONIE
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Par lasidonie le 29 Mars 2008 à 18:10
Pour finir la semaine , ces quelques notes heureuses, ou nostalgiques, c'est selon ...
Trois allumettes, une par une allumées dans la nuit
La première pour voir ton visage tout entier
La seconde pour voir tes yeux
La dernière pour voir ta bouche
Et l’obscurité toute entière pour me rappeler tout cela.
Jacques PREVERT
LASIDONIE
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Par lasidonie le 30 Janvier 2008 à 04:59
Re-découverte d'un poète moins connu des jeunes générations, c'est mon coup de coeur du jour :
La vie nous mène par...le bouton d'une rose
Au jour le jour
Quand d'une perte irréparable
On garde au coeur le souvenir,
On est parfois si misérable
Qu'on délibère d'en finir.
La vie extérieure oppresse :
Son mobile et bruyant souci
Fatigue... et dans cette détresse
On murmure : "Que fais-je ici ?
"Libre de fuir tout ce tumulte
Où ma douleur n'a point de part,
Où le train du monde l'insulte,
Pourquoi retarder mon départ ?
-------
Mais l'habitude, lâche et forte,
Demande grâce au désespoir ;
On se condamne et l'on supporte
Un jour de plus sans le vouloir.
Ah ! C'est qu'il faut si peu de chose
Pour faire accepter chaque jour !
L'aube avec un bouton de rose
Nous intéresse à son retour.
La rose éclora tout à l'heure,
Et l'on attend qu'elle ait souri ;
Eclose, on attend qu'elle meure ;
Elle est morte, une autre a fleuri ;
On partait, mais une hirondelle
Descend et glisse au ras du sol,
Et l'oeil ne s'est séparé d'elle
Qu'au ciel où s'est perdu son vol ;
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Une larme veut qu'on demeure
Au moins le temps de l'essuyer ;
Tout ce qui rit, tout ce qui pleure,
Fait retourner le sablier.
Ainsi l'agonie a des trêves :
On ressaisit, au moindre appel,
Le fil ténu des heures brèves
Au seuil du mystère éternel.
------
Et sans se résigner à vivre
Ni s'en aller avant son tour,
On laisse les moments se suivre,
Et le coeur battre au jour le jour.René-François SULLY PRUDHOMME (1839-1907)
("Les vaines tendresses")
Note : Le poème étant assez long je l'ai condensé
LASIDONIE
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Par lasidonie le 17 Décembre 2007 à 00:02
L'attente est souvent vécue comme une impatience, voire une souffrance ; Paul Valéry (1871-1945) nous la présente avec délicatesse comme de doux moments, ceux que l'on colore de la tendresse, de l'amour désiré, ceux que l'on passe, coeur battant, mais serein, à guetter la progression des pas de l'être aimé.
On peut aussi imaginer que le poète, dans le silence de l'inspiration, se laisse gagner par le charme de la muse qui se manifeste à pas comptés...
Les Pas
Tes pas, enfants de mon silence,
Saintement, lentement placés,
Vers le lit de ma vigilance
Procèdent muets et glacés.
Personne pure, ombre divine,
Qu'ils sont doux, tes pas retenus !
Dieux !… tous les dons que je devine
Viennent à moi sur ces pieds nus !
Si, de tes lèvres avancées,
Tu prépares pour l'apaiser,
A l'habitant de mes pensées
La nourriture d'un baiser,
Ne hâte pas cet acte tendre,
Douceur d'être et de n'être pas,
Car j'ai vécu de vous attendre,
Et mon cœur n'était que vos pas.
Paul. Valéry ("Charmes")
LASIDONIE
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