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Poésie ancienne : Un rondeau pour la nuit.
La poésie dite classique cède de nos jours la place à la poésie dite libre qui s'affranchit des régles de la métrique contraignante.
Pourtant nous avons de beaux exemples de ces poèmes aux formes presque disparues. Le rondel par exemple dont je vous laisse apprécier le rythme chantant, rendu, entre autre, par la répétition des rimes.
Le Rondeau ancien ou RONDEL est un Poème de 13 vers : 2 quatrains et un quintain, en octosyllabes comportant un refrain, et construit sur 2 rimes.
La nuit
Nous bénissons la douce nuit
Dont le frais baiser nous délivre
Sous ses voiles on se sent vivre
Sans inquiétude et sans bruit.
Le souci dévorant s'enfuit
Le parfum de l'air nous enivre :
Nous bénissons la douce nuit,
Dont le frais baiser nous délivre.
Pâle songeur qu'un dieu puissant poursuit,
Repose-toi, ferme ton livre.
Dans les cieux blancs comme du givre
Un flot d'astres frissonne et luit :
Nous bénissons la douce nuit.
Théodore de Banville (XIXeme s.)
S'essayer à ce genre de contrainte, au delà de l'artifice inévitable, permet une plus grande recherche des mots, de les ajuster à la pensée, et surtout de créer un effet musical : "de la musique avant toute chose" disait Verlaine.
J'ai un faible pour la forme fixe en poésie, vous l'avez deviné !! j'ai donc tenté aussi cette forme poétique que vous trouverez en allant : Douce nuit : un rondel (ou rondeau)
Lasidonie
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Commentaires
Se laisser aller d\\\'un poème à l\\\'autre, d\\\'un auteur illustre ou inconnu, au gré des ballades et des partages. Bonheur du petit matin.
Bonsoir Sido...
Exceptionnellement, je viens demander l'aide de mes amis des blogs. Ce n'est pas mon habitude, mais c'est pour aider quelqu'un. Pour çà, j'écris le même commentaire à tous... Désolée... ! Première et dernière fois, promis ! Alors voilà... J'ai écrit un article, après avoir lu des mots qui m'ont émue sur le blog de cette personne. Et j'aimerais qu'elle puisse avoir différents avis sur le sujet. Aurais-tu le temps de me donner le tien ?
Merci d'avance et merci de ta compréhension.
Bisous.De soi-même
Plus ne suis ce que j'ai été,
Et ne le saurais jamais être.
Mon beau printemps et mon été
Ont fait le saut par la fenêtre.
Amour, tu as été mon maître,
Je t'ai servi sur tous les Dieux.
Ah si je pouvais deux fois naître,
Comme je te servirais mieux !
Clément MAROT (1497-1544)
(Recueil : Epigrammes)
Un gros bisou à toi Sido...Je m'entraînerai, ce sont effectivement les plus beaux poèmes ; mais tu es douée pour ces excercices car tu es un vrai poète .Je reconnais là cette envolée lyrique particulière de L. de Lisle . C'est , pour mon goût , ( on peut y voir de la grandiloquence) très beau. Merci à toi, Bernard.Aie! moi et les contreintes ....
mais c'est superbe ce texte ...
BISOUSSSSSSS du grand nord avant de filer au sud ce dimanche et rassure toi ...c'est pour arriver au Venezuela que je fais tout ça ...
c'est mon but ...y arriver et tourner la page ...méme fermer le livre
je t'embrasse fort et merci d'étre là
je te souhaite une très bonne soirée , bisous, christel
nb: j'ai ouvert un nouveau blog sur ma ville si tu veux aller y faire un tour http://annecymaville.over-blog.com ( si tu y es déjà passé(e) vérifie que tu te trouves bien dans les blogs amis ! )
bonjour et merci de ton gentil message ..
je te mets ce poème ...pour ta photo ...qu'en penses tu ??
je te souhaite un excellent après midi ..
"l'orbe d'or"
"L'orbe d'or du soleil tombé des cieux sans bornes
S'enfonce avec lenteur dans l\\\'immobile mer,
Et pour suprême adieu baigne d'un rose éclair
Le givre qui pétille à la cime des mornes.
En un mélancolique et languissant soupir,
Le vent des hauts, le long des ravins emplis d'ombres,
Agite doucement les tamariniers sombres
Où les oiseaux siffleurs viennent de s'assoupir.
Parmi les caféiers et les cannes mûries,
Les effluves du sol, comme d'un encensoir,
S'exhalent en mêlant dans le souffle du soir
A l'arome des bois l'odeur des sucreries.
Une étoile jaillit du bleu noir de la nuit,
Toute vive, et palpite en sa blancheur de perle ;
Puis la mer des soleils et des mondes déferle
Et flambe sur les flots que sa gloire éblouit.
Et l'âme, qui contemple, et soi-même s'oublie
Dans la splendide paix du silence divin,
Sans regrets ni désirs, sachant que tout est vain,
En un rêve éternel s'abîme ensevelie."
Charles Marie Leconte de Lisle
J'aime également les poèmes à forme fixe. Quand ils sont réussis la beauté de leur forme et la puissance de leur contenu font qu'on ne les oublie pas. >Toutefois les contraintes qu'ils imposent sont souvent source d'artifice !...
Le rap et le slam d'aujourd'hui rejoignent cette idée d'une forme contrainte mais à minima : rimes ou assonnances sans souci de leur ordonnancement, accumulation de sons et longueur approximative des vers... J'aime aussi cette poésie là.
bonne journée Sido
alain
Je vais t'avouer ceci. Je n'ai jamais eu le temps de m'adonner à la poésie. Je ne le fais que depuis que je suis en retraite, et encore selon la disponibilté de mes yeux. Alors certains blogs sont les bienvenus !Ca me fait plaisir de redecouvrir les formes classiques.Claudiogène : Le Rondeau est né au 14ème, abandonné plus ou moins au 17eme, puis renaît au 19eme avec De Banville.Peut-être me trompe-je.
Mais, ma mémoire associe rondeau à Clément Marot, ce poète du XVIème siècle qui m'avait marqué, il y a longtemps.
Merci pour ces retours aux sources Lasidonie.
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J'étais complexée jusqu'au jour où j'ai rencontré des professionnels dans mon cas et ils m'ont expliqué comment ils travaillaient. Du coup je me suis lancée.
J'admire la qualité de tes textes. C'est beau ! A+