• Un jardin de sensations , les mots de COLETTE

     

     

     

    Mon pseudonyme "SIDO" je l'ai emprunté à celle qui sût, avec quelle finesse, quelle poésie, traduire les petites choses simples de la vie. Sensations, sentiments, tout chez elle est délicatesse !

    Partageons cette petite bouffée de plaisir littéraire.

     

     

     

     

     

     

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    "O géraniums, ô digitales… Celles-ci fusant des bois taillis, ceux-là en rampe allumés au long de la terrasse, c’est de votre reflet que ma joue d’enfant reçut un don vermeil. Car « Sido » aimait au jardin le rouge, le rose, les sanguines filles du rosier, de la croix de Malte, des hortensias et des bâtons de Saint Jacques, et même le coqueret alkékenge, encore qu’elle accusât sa fleur, veinée de rouge sur pulpe rose, de lui rappeler un mou de veau frais… À contrecœur elle faisait pacte avec l’Est : « Je m’arrange avec lui », disait-elle. Mais elle demeurait pleine de suspicion et surveillait, entre tous les cardinaux et collatéraux, ce point glacé, traître, aux jeux meurtriers. Elle lui confiait des bulbes de muguet, quelques bégonias, et des crocus mauves, veilleuses des froids crépuscules.  

     

     

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     Hors une corne de terre, hors un bosquet de lauriers-cerises dominés par un junko-biloba – je donnais ses feuilles, en forme de raie, à mes camarades d’école, qui les séchaient entre les pages de l’atlas – tout le chaud jardin se nourrissait d’une lumière jaune, à tremblements rouges et violets, mais je ne pourrais dire si ce rouge, ce violet dépendaient, dépendent encore d’un sentimental bonheur ou d’un éblouissement optique. Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits… Car j’aimais tant l’aube, déjà, que ma mère me l’accordait en récompense…

     

      [   ]    À trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par son poids baignait d’abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps… J’allais seule, ce pays mal pensant était sans dangers. C’est sur ce chemin, c’est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d’un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion…"   

       

    Extraits de "SIDO", roman de COLETTE

     


    ( Photos rapportées de mon voyage)    LASIDONIE

     

    « haikus, la vie dans la fleurun pays imaginaire »

  • Commentaires

    10
    Mardi 29 Mai 2007 à 08:27

    hello sido ,


    après la pluie le bô temps ....


    bizzzzzz


     


     

    9
    Mardi 29 Mai 2007 à 01:51

    tout joli comme toujours.


    Bonne semaine


    amicalement


    Béatrice

    8
    Lundi 28 Mai 2007 à 21:56
    Cela fait une éternité que je n'avais lu du Colette...très beau texte , assorti de non moins belles photos!
    7
    Lundi 28 Mai 2007 à 09:37
    aujourd'hui, surprise, mon com passera-t-il ou bloquera-t-il l'orid? si ça passe: bisous!!
    6
    Lundi 28 Mai 2007 à 09:07
    Un bien joli texte :)  Et moi qui pensais que tu t'appelais tout simplement Sidonie !! ;)
    5
    Lundi 28 Mai 2007 à 08:27
    C'est un beau texte que tu as su honoré avec de belles photos de tes voyages
    4
    Lundi 28 Mai 2007 à 07:12
    Beau texte de Colette que j'aime beaucoup.
    3
    Dimanche 27 Mai 2007 à 21:59

    Bisou et ...


     

    2
    Dimanche 27 Mai 2007 à 15:20

    Je constate une fois de plus que nous avons les mêmes "héroïnes". Colette est un de mes écrivains préférées. Et Sido est un bel hommage à sa mère qui l'a élevée dans l'esprit et le culte de la liberté.


    Je t'embrasse bien fort, Sido !

    1
    Dimanche 27 Mai 2007 à 10:08

    "oh fesses , oh embellies , fusant de sous les taillis ....."


    extraits de " hommages à la belle callipyge "de jeloba l'ancien



    bizzz sur les 4 joues sidonozida ....

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