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Vertige du silence, sonnet
Encore une autre aurore, et son odieux cortège
De gestes routiniers ; au réveil, échapper,
les pensées remisées au jour à commencer.
Prolonger la non vie, qui la douleur allègeFroide nappe d'effroi, encore le silence.
Il se répand, sournois, puissant révélateur
des solitudes vraies ! Arme contre les pleurs
Ô le bruit, déployé comme une autodéfense,Parodie de présence, un bon succédané
De vie. Ô bruit d'ailleurs, un rempart érigé
contre l'absence, l'angoisse du vide, immense !Volets clos, yeux fermés, réclamer l'autre nuit,
Du bal des souvenirs pouvoir refermer l'huis
Jusqu'à l'aube neuve, bousculée par leur danse.
SIDO
Tags : Silence, solitude, absence, nuit, aurore
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Commentaires
Quel silence torturé ! Des mots très forts pour crier en murmurant le terrible silence, un tourment déchiré même des souvenirs. Un drame intérieur qui voudrait s'ouvrir, laisse le s'échapper pour revivre un apaisement. Tu nous fais souffrir aussi Sido. en lisant ces terribles lignes. Je te souhaite des jours meilleurs gros bisous
Le silence pèse, envahit, ombrage le ciel.... On a l'impression d'entendre gémir une voix qui n'est plus, à force d'avoir trop crié sa douleur. C'est comme un indicible concert de solitude qui se joue dans ton cœur gonflé de larmes, Sido.
Amicales pensées
Oh silence qui effraie
Tais-toi donc
Que je m'entende
Moi qui crie à la nuit
De me rendre le jour
Qui implore le jour
D'apaiser mes nuits
Oh silence qui effraie
Accorde-moi le repos
La nuit, l'aube, le silence : tant de thèmes qui me sont cher. Ton poème est magnifique , oui, vraiment magnifique.
5alain BARREVendredi 4 Avril 2014 à 17:57Une forme si belle pour dire des choses si graves !
De retour de Venise, froide et belle,
bise
alainB
Ton poème est d'une beauté et d'une vérité inouïes malgré sa tristesse...
Oui, le silence donne des vertiges et on l'envahit avec des faux semblants qui deviennent de fausses présences en équilibre sur une corde bien fragile où la solitude de l'âme se tient en équilibre accrochée au profondeur du vide!
Devant ces vertiges, allons vers le chant de l'oiseau et le sourire d'une fleur pour y cueillir un peu d'espérance...
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Ton profond, dur et triste sonnet me fait irrésistiblement penser à ce vers d'Aragon pour Elsa:
"je suis plein du silence assourdissant d'aimer"
En union de souffrance.
Renaud