• Un air pour un instant de vie

     

    "j'ai cru avoir oublié, mais en réalité j'attendais".

    Une phrase dans un roman accroche soudain ; lue et relue, on la fait sienne !

    Les mois, les années défilent, la mémoire semble délavée comme ces vieilles photos que l'on retrouve jaunies au fond d'un tiroir où les avaient reléguées les nécessités d'avancer, de faire face aux responsabilités dans lesquelles volontairement ou involontairement l'on s'est installé. Un jour, un rien, une occasion, un détail, fait ouvrir le tiroir ; brusquement tout renaît des blessures que l'on croyait guéries, des désirs contenus, des sentiments étouffés. S'empare du coeur la même émotion, avec la même intensité que celle d'un autrefois qui redevient maintenant. Et l'on se reprend à vivre ces instants heureux ou douloureux, surgis du fin fond de l'oubli. Ils étaient là, en attente, prêts à prendre corps, comme une promesse qui ne demandait qu'à devenir réalité.

    C'est ainsi qu' un soir, dans un éclair de pensée sollicitée par une mélodie lancinante, tout à coup, je l'ai revu ; J'avais cru avoir tout effacé, juste une poussière de craie rose à peine laissée par endroits sur le grand tableau noir ; Non, il  était là à nouveau , dans l'instrument du musicien solo, dans les vibrations joyeuses des violons, tout de lui s'est imposé dans l'orchestre !...

    J'ai cru avoir oublié, en réalité j'attendais que renaisse l'émoi, intacte, qui m'avait jadis bouleversée, ce petit morceau de vie qui me serait restitué. ! Je l'ai revu, je l'ai aimé. je l'ai aimé encore, l'instant d'un concert...et le réel a repris ses droits.

      

    Un air pour un instant de vie

     

    Sido

    « Poésie d'inspiration japonaisePoussières de sable »

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  • Commentaires

    8
    Vendredi 28 Novembre 2014 à 17:50

    Sido

    Ton texte est fort bien écrit.C'est une madeleine de Proust.

    Jean-Henri Fabre grand entomologiste, naturaliste, humaniste écrivain et poète t'apporte la réponse:

    "tout finit afin que tout recommence, tout meurt afin que tout vive"

    Je vais faire mes tiroirs :-)

    Amitiés

    Renaud

    7
    Mercredi 26 Novembre 2014 à 15:50

    Les bons souvenirs ne sont jamais bien loin, ils refont surface quand on les croyait effacer pour toujours.

    6
    Dimanche 23 Novembre 2014 à 17:32

    On oublie jamais toutes nos poussières d'émotions et quand on ouvre leurs tiroirs secrets ...Elles revivent le temps d'un instant!

    Très beau texte pour illustrer ta création...

    5
    liedich
    Dimanche 23 Novembre 2014 à 13:43

    J'aime ton écriture... Encore... Rangée dans un tiroir, celui de mon émotion. Merci.

    4
    Samedi 22 Novembre 2014 à 16:37

    il est dur d'oublier il y a tjs qq chose ou un fait, des paroles qui nous rappellent les incidents de la vie

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    3
    Samedi 22 Novembre 2014 à 12:01

    On n'oublie jamais tout à fait...

    bonne journée

    arielle

    2
    Samedi 22 Novembre 2014 à 11:52

    Nous portons en nous le passé avec ses richesses et ses peines.. Toujours là, bien ancré dans un coin du cœur et ton texte m'évoque aussi tant de moments douloureux. Très beau tableau pour cette évocation.

    1
    Samedi 22 Novembre 2014 à 06:09

    Un très beau texte Sido que tu as très bien illustré par ta photo. A moins que tu aies écrit le texte pour illustrer la photo ? Des blessures très anciennes enfouies peuvent se raviver à la vue d'une photo, à une phrase dans un livre, à une parole prononcée .... On ne guérit jamais de nos blessures surtout celles d'amour. Beau week-end 

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