• La paresse du petit jour




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       Petit matin d’août. Les premiers signes annonciateurs du jour traversent les hauts feuillages des chênes, s’infiltrent dans la chambre par l’interstice des volets entrouverts. Un rai de clarté, timide intrus, se dessine en oblique pâle sur le mur, progresse en éclaireur, comme pour prendre ses marques avant l’arrivée de l’armada solaire. L’air encore moite des douceurs de la nuit laisse s’évanouir des senteurs indéfinies, amalgamées, de végétaux, de sol terreux, humides ;  Quelques bruits assourdis, espacés, signalent le proche réveil des êtres et des choses.

     Le temps semble suspendu dans cette frange délicate, ouatée, qui borde l’ombre, frôle la lumière. La conscience, imprégnée de ses rêves, peu à peu émerge des profondeurs du sommeil, invite à prolonger encore un instant cette promenade entre deux rives qui sent bon l’apaisement. Les songes éveillés ramènent les images heureuses du passé, ou celles nées des désirs informulés qui ont pris vie dans l’irréalité, avec la force des constructions idéalisées. Confuse sensation de devoir quitter un monde de tiédeur douillette, pour basculer dans un autre, plus rude, trop connu !

    Au fil des minutes l’aurore prend possession des lieux, se pose partout jusqu’aux moindres recoins, force le barrage de mes paupières, jusqu’à le faire céder. Sa caresse est si tendre sur les yeux, que leur faible résistance est vite brisée.  Grande envie d’ouvrir grand ceux des fenêtres pour laisser entrer les odeurs, les premiers pépiements d’oiseaux, mieux respirer la brise matinale d’été, faible et frais murmure en frissons sur la peau découverte. Je laisse mon esprit vagabonder, d’images en images,  passant de l’une à l’autre en total illogisme.

     Le bien-être envahit mon corps engourdi. Comme il serait agréable de goûter plus longtemps au doux baiser de l’aurore, de retarder la proche percée des rayons du soleil et leur cortège de rumeurs croissantes. Bientôt ils rendront intenable l’atmosphère paisible légère et fraîche de la chambre, envahiront les murs, projetteront leurs spots violents sur les niches d’ombre, violant sans vergogne mon espace de repos.

     A l’extérieur le grand jour, rayonnant, impatient partenaire ou adversaire de mes joutes quotidiennes, n’attend plus, il m’attend. Vite, refermer les volets, mes volets, quelques heures, quelques minutes…quelques...


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    LASIDONIE


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  • Commentaires

    12
    Lundi 1er Septembre 2008 à 21:14
    Toi aussi tu as le bleu des mots. J'aime ton style et cette façon que tu as de regarder les choses :)
    11
    Jeudi 28 Août 2008 à 21:35
    j'adore ces moments où le matin s'éveille et nous réveille !... la description donne envie d'être caché derrière ces volets bleus...
    biz, Sido
    alainB
    10
    Jeudi 28 Août 2008 à 00:04
    profiter du petit jour...
    profiter de l'instant ou l'oiseau s'eveille
     et lance dans le silence son premier cri
    profiter des arbres qui  asous le soleil font leur toilette
    profiter de l'odeur de la nuit encore presente
    Profiter de cette nature qui chaque jour se fait belle pour nous....
    N'est'ce pas le debut du bonheur....
    9
    Mercredi 27 Août 2008 à 19:36

    vraiment trés beau se texte un trés grand plaisir de te lire bise et à plus tard amicalement!

    8
    Mercredi 27 Août 2008 à 18:27
    profiter de l'eveil...
    quel bonheur...
    7
    Mercredi 27 Août 2008 à 12:50
    " La paresse du petit jour", bravo pour cet écrit si magnifique, je l'ai lu avec beaucoup de plaisir et d'intérêt.

    Tu ne perds pas la plume, tu écris toujours aussi bien et de belles choses, bravo, ma belle amie.

    Bon mercredi et bisous de ta p'tite cousine du Québec.
    6
    Mercredi 27 Août 2008 à 12:08
    Coucou Sido j'aime beaucoup la clarté vue aux travers des branches d'arbres je trouve quelle est attrayante et  fait travailler l'imagination. pleins de bissssssous André
    5
    Mercredi 27 Août 2008 à 11:13
    Au petit jour; c'est alors que je suis en forme.
    Quelle photo ! De ces superbes volets avec ce jeu de parallèles et obliques et nuances de bleu.
    4
    Mercredi 27 Août 2008 à 10:36
    c'est drôle, c'est jamais mon cas. A peine réveillé, je me lève de suite.

    Bonne journée avec bises x2
    3
    Mercredi 27 Août 2008 à 10:09

    Je déballe chaque matin comme on déballe un cadeau

    2
    Mercredi 27 Août 2008 à 09:33
    Merci mon Amie pour ce texte qui me dit si bien ces moments que souvent je goûte. Ils ne seront plus tout à fait les mêmes après t'avoir lue (rires)
    Que ta journée soit lumineuse.

    PS: en lieu et place "d'une plume" (rires) j'ai demandé à l'oiseau de "danser les siennes" pour te réjouir le coeur.
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    1
    Mercredi 27 Août 2008 à 07:37
    Comme c'est bien écrit..... J'ai retrouvé toutes les sensations qui sont miennes surtout cet été au sud. A paris il n'y a pas une si grande différence de luminosité entre l'aube et le jour. Bravo et merci pour le plaisir que j'ai eu à lire d'autant que l'aurore est mon moment préféré de la journée.
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