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Auto-portrait animalier
Rediffusion
Un texte écrit en 2007 pour un atelier d'écriture. Seule l'image a changé, pour le reste ...
« Pour faire le portrait de l’oiseau, peindre d’abord une cage.. »
Ainsi commence J. Prévert. Je n’ai de l’oiseau que ma cage, la porte est ouverte, les barreaux ne sont pas de fer, ils sont invisibles au passant qui s’attarde un instant, séduit par l’écho d’une note attrayante. Mais ils emprisonnent mon esprit, dans un monde imaginaire, fait de bribes d’espoirs, d’images que le cadran de l’horloge précipite dans les corbeilles des rêves fanés. Comme par indulgence, parfois, un magicien en desserre les attaches, le temps de respirer, de refaire provision de petits bonheurs. Mon cœur s’étonne : comme ce serait simple d’être ! Heureuse, légère, souriante, insouciante, croquant la vie sans penser à plus tard, un oiseau sans cage, libéré par la main d’un enfant inconnu, ému par mon chant. L’enfant trop adulte est passé, n’a rien vu des barreaux…Le petit prince devinait le mouton, à l’intérieur de la caisse, mais les « petit Prince » n’existent pas…
Je ne suis pas oiseau, la cage est une caverne dans laquelle l’ours taciturne et solitaire se protège des atteintes de la lumière, cruel projecteur sur l’impossible lune à atteindre. Quand ses yeux se posent sur elle, qu’il en perçoit la beauté, le mal en lui se fait si vif qu’il en pousse des cris de révolte, de rage inutile. De la rage oui, car il a gardé, malgré les ans, outre un esprit vif, une âme neuve, rêveuse, prête pour une dernière expérience de la vie … Alors de temps à autre il s’avance hors de l’obscurité pour voler à l’astre de la nuit un rayon de chaleur. Les ours aussi ont besoin d’être réchauffés…
SIDO
Tags : ours, autoportrait, solitude
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Commentaires
Nous humains savons souvent nous mettre en cage.. laissons aux oiseaux cette liberté si précieuseEn effaçant la cage
l'oiseau ne s'est pas échappé
Il faudrait lui repeindre les ailes
Et lui apprendre à voler
Qu'il connaisse le ciel
et ait envie de voyager
Hors de son piège
hors de lui-même
Vers d'autres horizons
Désolée l'oiseau
de ne pas savoir dessiner
...
Ne peignons jamais de cage
Pour les oiseaux assoiffés de liberté...
Ne peignons jamais de cage
Vivons la liberté
Cueillons les minuscules fleurs de bonheur
les étincelles de joie
vivons juste le présent
oublions passé et avenir
Et il n'y aura plus de barreaux à nos cages!
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....Et les poètes savent parfois ouvrir les barreaux de leur cage !
bise
alainB