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Rapportées de mon voyage en Chine ces images viennent, fort à propos, illustrer quelques mots écrits bien antérieurement. La lune pour une lunatique, c'est évident, est toujours présente quel que soit le lieu !
(Chine : spectacle sur l'eau de zhang yimou)
Avec les fleurs de lune
J'aime à tresser
Les colliers fantaisie
Pour habiller de rêves
Les jours sans soleil ;
Inventer un demain
Avec les mots de pluie
Qui emperlent les chemins
De reflets sans pareil
Ainsi je vais
Avec mes fleurs de lune
Et tous mes mots de pluie
ici, là, proposer
Mes bouquets irréels.
Zhang Yimou : réalisateur aussi au cinéma, entre autres, du film "épouses et concubines" et du spectacle de l'ouverture des J.O de Pékin
Lasidonie
10 commentaires -
Le premier jet d'idées conduit souvent "au laisser écrire" dans une forme qui ne s'embarrasse pas ou peu de la technique.
Celle-ci, lorsqu'elle s'en mêle, offre aux mêmes idées un costume différent.
J'ai tenté de montrer ici les deux habillages d'un poème dont le seul point commun technique est le vers impair si prisé de Verlaine.
Pour le 2eme poème la nécessité de l'alternance de rimes et le maintien de l'impair (13) conduit à modifier certains mots, ou bien à en changer l'ordre dans le vers, mais en respectant l'idée.
Ex : pour garder "fange noire", le premier vers se terminera par "l'impossible à croire".
Une lecture attentive ou à haute voix met en évidence le côté "musical" de la forme classique.
IL Y A
O pouvoir me désalourdir de ce qui m’obsède
Me maintient m’emprisonne dans une fange noire
Tout mon être éprouvé ploie sous les coups assénés
Du sol mouvant mes yeux ne peuvent se décrocher
Il y a lui, tyran inconscient, insatisfait
Pressé de fuir, recueilli dans un autre univers
Au langage mystérieux d’anonymes fantômes
Dont je suis la seule à détenir le code, la clef.
Rôle écrasant insupporté, bouffeur d’une vie
Qui s’imaginait, comme paquet-cadeau ultime,
Enrubannée de multiples tout petits bonheurs
Simples, modeste réconfort de la dernière heure
Ma tête éperdue s’affole d’images cruelles
Le cœur trop sollicité se vide de son miel
Et dans cette avalanche qui déboule, m’emporte
L’esprit révolté enrage du sort qui s’acharne
Mais il y a Toi et Toi ! Le penser m’ allège un peu
Vous dire éloigne de moi les pires tentations
Un peu de ma souffrance s’efface par vos yeux
Qui refusent aux noirceurs le besoin d’exister
Respiration d’un instant, d’une brève seconde
Le coeur battant au rythme de l’horloge accordé
Avant de m’en retourner poursuivie par les ombres
Dans un monde insaisissable, ô combien redouté.
( région de Longsheng, Chine)
A VOUS
O pouvoir me dégager de l’impossible à croire
Qui me tient, m’emprisonne dans une fange noire,
Tout mon être éprouvé ploie sous les coups assénés,
Du sol mouvant mes yeux ne peuvent se décrocher.
Il y a lui, tyran insatisfait, inconscient
Pressé de fuir, cueilli par un autre maintenant
Au langage mystérieux d’anonymes fantômes
Aux blessures dont moi seule, las, détient le baume.
Rôle écrasant insupporté, bouffeur d’une vie,
Qui s’imaginait, comme paquet-cadeau d’amie,
Enrubannée de multiples tout petits bonheurs
Modeste réconfort des inévitables peurs
Ma tête éperdue s’affole de flashs durs, cruels,
Le cœur trop sollicité se vide de son miel
Et dans cette avalanche qui déboule, m’emporte
L’esprit révolté enrage du sort qu’il supporte
Mais il y a Toi et Toi ! Je vous pense, vous, là,
Vous dire, et le pire du ciel s’éloigne de moi
Un peu de ma souffrance dans vos regards s’efface ;
Mes yeux chargés de noir, par les vôtres, au clair, font place
Respiration d’un instant, d’une brève seconde,
Le cœur en paix battant l’horloge d’un autre monde
Dont il faut, poursuivie par les ombres, s’éloigner,
Jetée dans l’insaisissable ô combien redouté !
Mais il y a Toi et Toi...
(Région de Longsheng, Chine)
Lasidonie
11 commentaires -
Trois strophes imagées pour définir, selon moi, la fonction du Poète : Se voir et regarder, s'exprimer musicalement, et partager...
(Automne à Kioto, Japon)
On m’appelle poète
Mais que suis-je d’autre que regard,
Un regard intérieur scrutant au plus profond,
Fouillant dans l’obscur des sentiments,
Dans le vécu des sensations
Pour les faire vivre de mots
Vers la lumière les pousser,
Quand ils voudraient en soi, dans l'ombre, rester,
Les dévêtir du laid, les habiller du beau,
Du triste ou du joyeux ?On m’appelle poète
Mais que suis-je d’autre que pâle musicien,
Musicien d'un langage adapté
Pour que chante la partition du soi,
Doublé d'un laborieux technicien
D'un rythme à rendre attrayant
Pour d’autres cœurs toucher ,
Qu’ils entrent en résonnance, vibrant
Dans la fraternité des mots éclats,
Ces véhicules d’émotions partagées ?On m’appelle poète
Mais je ne suis que la main
Tremblante de ce qui l’agite
Et la presse de l’urgence
De mettre mes rêves à portée d'autres rêves
De parler, dire, à l’Autre,
Car sans lui, mon lecteur, mon écho,
Je ne serai que main amputée,
Voix, regard, à jamais condamnés
A l'asphyxie de l'égo.Lasidonie
10 commentaires -
Les idées de ce poème sont celles d'une amie blogueuse aujourd'hui en sommeil d'écriture ; Elle m'avait laissé en 2OO7 un commentaire poétique sur un sonnet que j'avais fait paraitre sur le thème de la mer .
Avec son accord, j'ai repris, retravaillé, les mots, que j'ai aimés, en ai ajoutés, pour leur donner forme de poème classique. Ils correspondent à un moment de mon présent.
(CHINE)
L’ombre, double caché que toute nuit rejette
Se réveille au matin, tyrannie du futur
soeur siamoise nue de notre silhouette
Qu’elle révèle crue, sur les sols, sur les murs(SARDAIGNE)
Elle s'allonge, à l’infini se tend, s'étire
Plus active l’été qu’en sombres mois d’hiver,
Accompagne nos pas, en intrépide sbire,
Dans l’obscur, sous les spots, se met à découvert ;Elle est rusée, se déshabille de lumière,
Dissimule le vrai au regard des curieux ;
L’ombre, cette pudeur qu'on trainerait à terre
Pour aux autres cacher nos fardeaux misereux !(PLAGE VAROISE)
SIDO ET BEA
20 mai 2012
Vous pouvez voir le commentaire d'origine en allant sur les commentaires de l'article d'un clic ici : Poème en forme de sonnet : la mer
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