• P1020355 escalier (nara)

     

     

    La brume se déchire,

    Les paupières s’ouvrent soudain,

    Avec elles l’âpre raison :

    Il n’est point temps de partir

    Il ne faut cesser d’apprendre,

    Apprendre à goûter

    Les dernières paroles de miel

    Faites pour travestir

    Les mensonges, créer l’illusion,

    Apaiser quand le cœur chancelle ;

    Apprendre à entretenir

    Ce qui reste d’un triste vernis

    Qui partout craquelle

     Camouflage de blessures

    A grand peine fermées ;

    Il  n’est point encore l’heure

    De rejoindre en ces fins de jours

    Les sinistres oiseaux voyageurs 

    Sur leurs ténébreux parcours!

    P1020354nara-jardin.jpg

     

    La brume se dissipe

    Sur un chemin ardu, inconnu,

    Bordé de murs

      Apprendre à l'arpenter

      Avec patience,

    Malgré les brisures,

    Apprendre à l'accueillir

    Comme une autre naissance,

    Sans jamais cesser,

    Emmitouflé de rêves,

    De faire sienne, d’aimer,

    Jusqu’à écrire le mot fin,

    La promesse d’un nouveau matin.

     

     

     

     

     

    LASIDONIE

    (Photos prises à Nara, Japon) 

     


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    orchidee.jpg

     

     

    Même heure, même jour
    Hélas d'une autre année
    Et pour faire très court
    Une date laissée

    Au passage des ans
    Sur le corps, le visage
    Et les rêves d'antan
    En un triste message !

    Le temps est un bouquet
    De diverses pétales
    Qu'il nous laisse effeuiller
    De façon inégale !

     

     

    De chacun d'eux sentir
    Parfum irremplaçable
    Avant que de partir
    Dans futur improbable !

      Une date, un anniveraire,
    Pas si terrible rendez-vous
    Que cette ligne imaginaire,
    Demain, comme hier, après tout !

     

    orchidee-passee.jpg

     

    Lasidonie


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     Verlaine énonça dans son " Art poétique" que le vers impair faisait chanter la poésie :

     

    "De la musique avant toute chose
    Et pour cela préfère l'impair
    Plus vague et plus soluble dans l'air
       Sans rien en lui qui pèse ou qui pose..."

     ***

    De façon très libre  (alternance des rimes au sein des quatrins non respectée) je l'ai adopté ici.

     

    Ami

      Mon sourire, sur toi, s'est posé
    Mes  pensées sont  venues te chanter
    Tes  chagrins, j’ai su les égayer
    Tes silences, de mots j'ai meublé.

    Au partage j'aurais pu souscrire
    Avec toi j’aurais aimé écrire
    Et puis égrener le temps à dire
    Avec toi réapprendre le rire

     

    rose amitié Dans ton monde tu t’es enfermé
    Ou tout au moins bien dissimulé
    Des sentiments vrais, tu t’es méfié
    Leur préférant la fausse amitié

    Mes peines, tu les as ignorées
    Mes joies, tu ne les as célébrées
    Dans l’oubli me voici retombée
    Et de toi je me suis éloignée.

    La rose flétrit
    Un adieu l’ami

     

     

    Lasidonie

     

     


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    ronde-des-saisons.jpg

     

    C’est étrange, les mots, en ce jour, m’abandonnent
    Me sont hostiles quand je les voudrais amis
    Apparaissent, s’éclipsent, ou bien se désordonnent
    Faisant de mes idées un fatras mal écrit !

     J’aurai voulu  les orchestrer en concerto
    Les assembler, ces musiciens de la pensée
    Afin qu’ils chantent de mon œuvre l’allegro
    Point d’orgue ou contrepoint d’une heureuse journée

    Ou bien qu’ils me tracent les chemins du rondeau
    Petit air désuet qui l’autrefois fredonne
    Mais rajoute au présent un refrain tout nouveau
    Celui des bons moments que le destin nous donne.

     Or, soupir, les voila en fugue ou ronde folle
    Indomptables, libres de ne pas m’obéir
    Fermement décidés à esquiver leur rôle
    Me laissant désarmée de leur rien à m’offrir

     

     Il est des choses qui n’ont point besoin du dit
    Pour exister. Elles tracent en nous leur route,
    De roues en roues du temps ; hier comme aujourd’hui
    Viendront Amour, ivresse, déceptions et doutes !

     Il est au fond des cœurs comme un goût du secret
    A toi d’imaginer, si mes mots prennent fuite
    Un rien suffit parfois pour découvrir la clé
    Mais le code forcé, prend soin qu’il ne s’ébruite.

     Cette musique là, pour toi seul doit chanter.

     

    Lasidonie

     

    N.B : Le sens de la ronde, sur l'image, ne suit pas volontairement la règle habituelle...image des mots partant en tout sens.

     


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