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La brume se déchire,
Les paupières s’ouvrent soudain,
Avec elles l’âpre raison :
Il n’est point temps de partir
Il ne faut cesser d’apprendre,
Apprendre à goûter
Les dernières paroles de miel
Faites pour travestir
Les mensonges, créer l’illusion,
Apaiser quand le cœur chancelle ;
Apprendre à entretenir
Ce qui reste d’un triste vernis
Qui partout craquelle
Camouflage de blessures
A grand peine fermées ;
Il n’est point encore l’heure
De rejoindre en ces fins de jours
Les sinistres oiseaux voyageurs
Sur leurs ténébreux parcours!
La brume se dissipe
Sur un chemin ardu, inconnu,
Bordé de murs
Apprendre à l'arpenter
Avec patience,
Malgré les brisures,
Apprendre à l'accueillir
Comme une autre naissance,
Sans jamais cesser,
Emmitouflé de rêves,
De faire sienne, d’aimer,
Jusqu’à écrire le mot fin,
La promesse d’un nouveau matin.
LASIDONIE
(Photos prises à Nara, Japon)
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Même heure, même jour
Hélas d'une autre année
Et pour faire très court
Une date laisséeAu passage des ans
Sur le corps, le visage
Et les rêves d'antan
En un triste message !Le temps est un bouquet
De diverses pétales
Qu'il nous laisse effeuiller
De façon inégale !De chacun d'eux sentir
Parfum irremplaçable
Avant que de partir
Dans futur improbable !Une date, un anniveraire,
Pas si terrible rendez-vous
Que cette ligne imaginaire,
Demain, comme hier, après tout !Lasidonie
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Verlaine énonça dans son " Art poétique" que le vers impair faisait chanter la poésie :
"De la musique avant toute chose
Et pour cela préfère l'impair
Plus vague et plus soluble dans l'air
Sans rien en lui qui pèse ou qui pose..."***
De façon très libre (alternance des rimes au sein des quatrins non respectée) je l'ai adopté ici.
Ami
Mon sourire, sur toi, s'est posé
Mes pensées sont venues te chanter
Tes chagrins, j’ai su les égayer
Tes silences, de mots j'ai meublé.Au partage j'aurais pu souscrire
Avec toi j’aurais aimé écrire
Et puis égrener le temps à dire
Avec toi réapprendre le rireDans ton monde tu t’es enfermé
Ou tout au moins bien dissimulé
Des sentiments vrais, tu t’es méfié
Leur préférant la fausse amitiéMes peines, tu les as ignorées
Mes joies, tu ne les as célébrées
Dans l’oubli me voici retombée
Et de toi je me suis éloignée.La rose flétrit
Un adieu l’amiLasidonie
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C’est étrange, les mots, en ce jour, m’abandonnent
Me sont hostiles quand je les voudrais amis
Apparaissent, s’éclipsent, ou bien se désordonnent
Faisant de mes idées un fatras mal écrit !J’aurai voulu les orchestrer en concerto
Les assembler, ces musiciens de la pensée
Afin qu’ils chantent de mon œuvre l’allegro
Point d’orgue ou contrepoint d’une heureuse journée
Ou bien qu’ils me tracent les chemins du rondeau
Petit air désuet qui l’autrefois fredonne
Mais rajoute au présent un refrain tout nouveau
Celui des bons moments que le destin nous donne.Or, soupir, les voila en fugue ou ronde folle
Indomptables, libres de ne pas m’obéir
Fermement décidés à esquiver leur rôle
Me laissant désarmée de leur rien à m’offrirIl est des choses qui n’ont point besoin du dit
Pour exister. Elles tracent en nous leur route,
De roues en roues du temps ; hier comme aujourd’hui
Viendront Amour, ivresse, déceptions et doutes !Il est au fond des cœurs comme un goût du secret
A toi d’imaginer, si mes mots prennent fuite
Un rien suffit parfois pour découvrir la clé
Mais le code forcé, prend soin qu’il ne s’ébruite.Cette musique là, pour toi seul doit chanter.
Lasidonie
N.B : Le sens de la ronde, sur l'image, ne suit pas volontairement la règle habituelle...image des mots partant en tout sens.
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