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    En refeuilletant mes anciens écrits j'ai re-découvert ce commentaire d'ALAIN-B,  son blog ici , qui m'avait déjà frappée par sa perspicacité, sa justesse d'interprétation. Merci à lui. Il mérite un autre commentaire de ma part sur la POESIE.

     

    " Ils sont bien sombres ces vers, aujourd'hui, Sido !...
    Dernièrement, j'ai acheté un tableau. Il est peint avec des teintes sombres : bleu nuit, cyan sombre et cyan-gris...Au milieu une grande ouverture rectangulaire un peu moins sombre et un arbre bordé de gris-blanc que l'on distingue. Deux chaises jaunes de chaque côté et des hirondelles que l'on devine et qui volent autour de l'arbre... le style est plutôt simplifié, quasi abstrait...des effets de matière donnent de la densité au tableau.
    Pour la peintre, il s'agit de son jardin, la nuit tombée... Pour elle ce n'est pas triste, seulement paisible et méditatif...Elle ne refuse pas ce qui est humain : les chaises symbolisent, au contaire l'acception de la présence des autres... J'ai l'impression parfois que la poésie, pour toi, est un peu comme les chaises de ce tableau pour ce peintre..."

     

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    Oeuvre de Anne LAMPRIER, photo Alain Barré.

     

     

    Ma vision : 

    La poésie, comme la musique ou la peinture et toutes formes artistiques, est une respiration personnelle , un moyen d'expression qui ne vise pas à plaire ( les oeuvres imposées par des dictats ont souvent eu des "râtés"), qui n'est commandé par aucune loi autre que celle qui jaillit de la pensée ou du coeur ; triste ou gaie, nostalgique ou sereine, onirique ou réaliste, elle est trace d'un instant.

    J'ai employé le mot Personnel : Il ne signifie pas pour autant autobiographie. On ne crée pas à partir de rien mais les mots, leur agencement permettent aussi de se travestir et  à quiconque de se les approprier en fonction de ses propres sentiments dans une situation marquée par le temps. Ainsi par exemple ces chaises peuvent être pour moi, la tristesse du vide : personne pour les occuper ; ou  l'attente mélancolique d'un occupant...ou le départ de l'un pour la chaise grise, ombrée, l'arrivée d'un autre  pour la jaune éclairée. Sombre ou gaie selon l'optique du moment !

    J'en reviens ainsi au commentaire d'Alain-B, ces formes d' expression  sont la plupart du temps en quête de " faire savoir"  : Le peintre expose ses toiles, le musicien fait entendre ses oeuvres, le poète fait connaître ses écrits, et certains "journeaux intimes" sortent des tiroirs secrets ! Car sous-jacent ou inconscient se manifeste un besoin de  communiquer, de rompre l' isolement, d'entrer en contact, même si celui-ci n'est qu'anonyme, en un mot d'être vivant :

     

    Les Chaises jaunes du tableau :

    Les visiteurs invitent,

    Comme les mots incitent

    Au triste ou joyeux de sido.



    Alors, la poésie un moyen d'ouvrir sa porte ? Moyen de laisser derrière soi le soir envahir la maison et de regarder au delà des chaises vides la lumière qui en éclaire une et par là même éclaire l'être intérieur?
    la poésie, l'écriture , grise, ou noire, comme une sorte de désir de "résilience" * telle que la définit  Boris Cyrulnik ? Bien des possibles selon l'histoire de chacun.





    Lasidonie

    * "Resilience " mot qui signifie " re-sauter",  Pouvoir de faire face à l'adversité , de se "reconstruire" après de grosses difficultés.


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    Un rêve

     

     

    Elle l’avait attendu

    Comme une fin de cauchemar

    Lorsque l’éveil secoue le cœur,

    Main tendue pour lui faire découvrir

    Des contrées moins stériles

    Où coulerait l’eau douce

    De ses mots sur ses peurs

    Aussi fraîche que la rosée

    Aussi paisible que la source

    Cachée, timide, unique

    Qui dans les collines se perd

    Elle l’avait imaginé à en frémir

    Des Printemps et des étés

    Des automnes des hivers

    Sans faiblir, à l’identique

    Avec la certitude chevillée

    Qu’un jour… le destin !

    Elle l’avait attendu

    Des années, en vain,

    Plus de sable au sablier !

    Quelques particules, des résidus

    Pour jouer avec l’inutile

    Elle croyait l’entendre :

    « Ce réel, si pauvre soit-il,

    Est encore fruit,

    Le grappiller, s’en délecter

    Seule clé à ne pas égarer ! »

    Mais elle l’avait trop espéré

    L’horloge s’était arrêtée.


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    L'horloge astronomique de MESSINE (Sicile) 

     

    LASIDONIE

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    J'ai rêvé d'un or bleu sur le désert
    Jouant de ses  reflets à la faveur des cieux,

    D’un soleil épuisé de silhouettes
    Ombres grises étonnées, fantômes des sables

    Et j'ai crû en la saveur de cette eau
    Si douce si fraîche au désert des coeurs

     

    SIDO





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    Un petit jeu rythmique(3,5,7) avec l'impair ( Pensée pour Verlaine ) sur un thème peu original, souvent abordé, en tragédie, comme en comédie. La vie, tout simplement dont nous sommes souvent les marionnettes...

     


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    Comme il l’aime

    Elle  ne l’aime pas !

    Mais elle aime

    Qui ne l’aime pas !

     

    Malheureux chassé-croisé !

     

    Parfum des années

    Pour lui, comme alors, 

    Elle, déchirée

    Vit en désaccord,

     

    Malheureux coeurs abusés

     

    Comme il l’aime

    Elle  ne l’aime pas !

    Mais elle aime

    Qui ne l’aime pas !

     

    Malheureux coeurs contrariés 

     

    Jamais rien ne change

    Des méfaits d’amour

    Persistance étrange

    Traversant les jours !

     

    Malheureux amours rêvés

     


     

     


    Lasidonie

    03-09


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  • Me voici dans le silence de ma feuille immaculée,

    Que je voudrai noircir, tant de choses à exprimer !

    A moi-même, pour moi-même ? Quel intérêt ?

    D’aucuns diront «  Rien de mieux pour soulager les maux

     Que d’écrire des mots,

    (Jeu de mots éculés)

     Comme çà, en vrac, tels qu’ils sortent de la pensée

     Ou du cœur ».

    Mais moi j’ai besoin d’un interlocuteur.

     

    D’autres diront «  Rien de mieux qu’un pro des maux

     , en « iste » en « ogue »

    Réceptacle commode, assermenté, patenté, des mots dits

    (Jeu éculé aussi)

    Pour trouver mon épilogue ».

    Mais moi j’ai besoin de dialogue.

     

    Une idée a surgi :

    Et si je me créais un Ami ?

    L’Ami idéal auquel je pourrais confier mes joies, mes envies,

    Mes chagrins, mes dégoûts,

    Un peu de tout :

    Bavarder, raconter la pluie sur la mer,

    Eau sur eau, mais pas sur les carreaux (trop banal !)

    Dépeindre le soleil, mais noir (rouge et or, pas original !)

    Mes amours tristes ou heureux d’hier,

    Bref, papillonner ou pleurer, sans tabous.

     

    Un ami au masculin,

    Complément du féminin

     -- où l’inverse

    Ne soyons pas chauvin--,

    Seule vraie condition

    Pour que l’échange prenne une autre dimension.

     « Ta différence m’enrichit »

     A dit je ne sais plus qui :

    Une poignée de ton raisonnement masculin,

    Quelques doigts du mien féminin,

    Une poignée de tes sentiments, des miens une pincée,

    Un soupçon de ta séduction,

    Un zeste de la mienne--le dosage, là est la question--,

    Pour obtenir la plus merveilleuse

     La plus extraordinaire des amitiés.

     

    Un « homme, une femme »

    (Tiens, d’aucuns en ont fait une histoire

    « Une histoire simple », au cinéma tout est permis),

    Çà peut aussi voyager en côte à côte parallèle,

    Mais des parallèles non mathématiques,

    Qui se rejoignent par des mots, à lui, à elle,

    En mots à mots authentiques.

    Cet ami là, que j’aurai pu croiser,

    Ou que sans le savoir j’ai croisé,

    Je lui donne vie,

    Sur ma page, aujourd’hui.


    Image Hosted by ImageShack.usMADRID, Peinture murale de façade

     

     

    Lasidonie

    9-03-09

     


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    Les ans ont filé

    Tissé, une toile nouvelle

    Cartographié mon corps

    Redessiné mon visage d’alors

    Horrifiée, un soir

    Je me suis par mégarde

    Approchée du miroir,

    Derrière mes lézardes

    Je t’ai regardé,

    Inchangé, comme autrefois,

     Sans même discerner

    Tous les reflets d’argent

    Mêlés de gris

    Progressant ici ou là,

    Pourtant 

    Sur toi aussi

    Le temps, certain,

    Avait fait son chemin,

    Mais par mes yeux,

    Pour mon cœur,

    Toujours

    Tu signes, miraculeux,

    De mon  premier matin,

    La musique des heures.

     

     LASIDONIE

     

     

     


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  •   Le besoin impérieux de comprendre est l’un des traits constants de l’esprit humain. Le tout petit enfant très vite emploie le « Pourquoi ? » et n’a de cesse d’obtenir une réponse. Il est parfois facile de lui expliquer les causes qui relèvent du  concret, moins pour d’autres.

    A l’âge adulte, ce questionnement nous suit dans les divers évènements de notre existence, nous cherchons des réponses  à des « Pourquoi ? ». Quand elles dépendent d’autrui il est parfois impossible de les obtenir et selon le prix que l’on y attache ces –non-réponses deviennent source de difficultés à les admettre.

    Le « Chercher à Comprendre » a permis le progrès humain dans le domaine scientifique, mais dans le domaine individuel, dans nos rapports avec les autres, il conduit aux tourments de l’irrésolu, du non Sens. Accepter de rester  sur une interrogation ou de la balayer demande une sagesse exemplaire !

    Demain paraîtra un poème sur ce thème.


    Lasidonie

     


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