•  Ce texte a été écrit dans le cadre de la communauté " écriture ludique", les phrases en gras sont imposées comme début et fin.

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    Une soirée à la campagne

     

      Les yeux fixés sur l’écran ils regardèrent la machine démarrer dans un silence religieux. Le rêve était devenu réalité, elle trônait là dans un prolongement du salon. Surtout ne pas la cacher ! Ils lui avaient aménagé avec empressement un bel espace. Pour cela il leur avait fallu mettre au grenier ce petit bibus déniché dans une brocante , qu’ils gardaient comme une trace de leur premiers pas de jeune mariés, Mais les années lui avait ôté ce qui embellit les vieux meubles ! Le malheureux était fait de matière bien moins noble que ces derniers. Plus moyen de lui trouver une place ailleurs : le temps avait coulé aussi sur leur vie et ils en avait amassé, des souvenirs ! Place à la nouveauté donc, elle les rajeunirait. C’est ainsi que l’on relègue les choses, comme on relègue au fond de sa mémoire ce qui gêne, mais qui n’est pas perdu, traverse un jour l’opacité de la pensée. Leur regard, dans l’instant, ne se préoccupait que de ce qu’ils découvraient, émerveillés. Elle avait beaucoup hésité, avant de se décider, mais leurs proches voisins ne cessaient de lui en vanter l’agrément. A la campagne, c’était vraiment une belle distraction, cette machine changerait leurs loisirs, ils en avaient peu. Elle aurait voulu lui faire la surprise pour leur anniversaire de mariage, mais il fallait bien expliquer le déménagement du bibus ! Tous deux, confortablement installés, admiratifs, suivaient maintenant les somptueuses images qui défilaient sur l’écran ! Et quel écran ! Une grande baie ouverte sur le monde qu’une musique ferait vibrer ! Rien de comparable avec ce qu’ils pouvaient voir sur le vieil ordinateur qu’ils avaient acquis il y a quelques années pour gérer leur exploitation. Ils suivirent ainsi, jusque tard dans la nuit, les programmes proposés, avec timidité puis, de plus en plus confiants, ils explorèrent toutes les possibilités offertes par ce téléviseur dernier né de la technologie.

    Il était temps pour elle d’aller se reposer : Les dimanches sont courts à la campagne. Elle regagna la chambre, lui souhaita bonne nuit, il la rejoindrait plus tard, encore quelques petites choses à régler. Elle dormait quand, avec la fleur qu’il venait de cueillir dans le jardin pour la remercier, il franchit le seuil. Il la regarda, ému. Le temps n’avait pas abîmé leurs sentiments. Doucement il referma la porte derrière elle, posa la rose sur sa table de chevet et alla s’asseoir devant son ordinateur.

     

                                                                  Lasidonie 29-09-07

     


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  • Ecouter de la guitare andalouse c'est, très souvent, plonger dans un univers de nostalgie qui envoûte. Ce poème de F.Garcia Lorca (écrivain, poète et pianiste né prés de Grenade,1898-1936) traduit de l'espagnol, en est une illustration
    .


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    Photographié à Séville dans un coin de ruelle



    Guitare


    "
    Commence le pleur  
    de la guitare.
    De la prime aube 

    les coupes se brisent.

    Commence le pleur 

    de la guitare

    Il est inutile de la faire taire.

    Il est impossible

    de la faire taire.

    C'est un pleur monotone,

    comme le pleur de l'eau,

    comme le pleur du vent

    sur la neige tombée. 

    Il est impossible 

    de la faire taire.

    Elle pleure sur des choses

     lointaines.

    Sable du Sud brûlant

    qui veut de blancs camélias.

    Elle pleure la flèche sans but,

    le soir sans lendemain,

    et le premier oiseau mort

    sur la branche.

    O guitare! 


    Federico Garcia Lorca


     C'est mon coup de coeur de ce dimanche que je vous souhaite agréable

       Lasidonie

     


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     "Il faut rire avant que d'être heureux, de peur de mourir sans avoir ri"

    La Bruyère


    Seul l'insolite, et non l'offense, a guidé mon appareil photo, qui...souriait.

    Lasidonie


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  •   
                              Le dire en vers ? Non, la prose s'impose à moi aujourd'hui...



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       Joie, chante le soleil, joie lui répond la lune ! Joie ! Elle aurait bien aimé pouvoir s’y vautrer, avec cette insouciance de ceux qui la côtoient de façon simple, presque naturelle. ! La lumière éclatante la faisait ruisseler sur d’autres. Mais elle, elle ne pouvait plus la saisir, les gais ruisseaux coulaient entre ses doigts sans laisser d’autre trace qu’une légère sensation fugitive. Son esprit la désirait ardemment, son cœur la refusait inconsciemment, se réfugiait dans l’amertume.   

      Comment pourrait-elle la rencontrer dans la somme de journées sans but, répétition de scénarios identiques de soir en soir, dans le remplissage des heures, si utile pour échapper aux lancinantes images qui la hantaient. Comment en capter la chaleur quand autour d’elle tout s’était enfoncé dans une torpeur létale qui la contaminait, la submergeait en vagues ? Affronter le jour déjà épuisée, parfois reprendre vie, imaginer, guetter un signe qui lui redonnerait le goût d’un re-départ, joyeux, auréolé de projets et bien vite se heurter à l’impuissance, la déception, la désillusion ! 


      Joie ! « Il faut aller à sa rencontre, lui disaient les bien intentionnés, il suffit de… » C’était méconnaître la puissance du «  trop tard », du degré d’immersion dans les ombres tenaces qui l’enveloppaient. Un voile avait recouvert son horizon, rien ne pourrait plus en changer la réalité. Bien sûr, de temps à autre un éclair heureux filtrait à travers la transparence, elle en oubliait, dans cette fugace sensation de bien-être, toute notion de temps, de lieu. Elle entrevoyait alors ce que pourrait être sa vie et le voile se faisait plus opaque.

      C’était une évidence, la joie, c’était son mirage ! Elle courait, désespérée, vers lui. La colère, née d’une intense frustration, parfois grondait en elle : Pourquoi n’était-il qu’illusion à sa vue et réalité pour d’autres ? Pourquoi cette solitude morale était-elle servitude ? Pourquoi continuer à s’y soumettre au lieu de se décider à prendre une autre route ? Etait-ce la peur ?  La peur d’affronter seule ce qu’il pourrait y avoir demain après avoir abandonné hier ?  

      Joie, chante le soleil, joie lui répond la lune ! Mais l’un et l’autre avait disparu, chassés par ce brouillard de rancoeurs, de désenchantement, qui peu à peu, en quelques années s’était insinué dans sa vie, avait épaissi, tout détruit en elle. Existait-il un autre destin ? Question obsédante mais inutile, elle avait atteint la paralysie de la volonté. Les sursauts de révolte, stériles, ne faisaient que raviver de fausses espérances. Non, il n’y avait plus d’autre chemin que la résignation…ou ?..

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                                                                                                                                             LASIDONIE

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  •  

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    Une larme

     

    Juste une goutte de liquide
    Pour flot de tristesse à noyer.
    Juste une touche à peine humide
    Pour grand bonheur à maîtriser !

     

    Larmes de douleur ou de liesse
    Sont les témoins de nos émois,
    Nos cœurs transpirent les faiblesses
    Que volonté ne masque pas !

     

    Plus sombres les pleurs, nos orages
    Pour les désespoirs à  crever,
    Plus lourdes les averses, nos rages
    Pour l’impuissance à maquiller !

     

                                                                    

                                                                 Lasidonie
    25-09-07

     

     

     


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  •  


    Un peu "dévoyé" de la consigne proposé par l'atelier d'écriture  "s'inspirer des voyelles de Rim
    baud"

     voici pour évoquer consonnes et voyelles quelques couleurs...Je me suis amusée à les reprendre une fois dans chaque évocation.



    A rose vif de la surprise sur les joues ardentes

    B le nacré de la peau de bébé qui s’éveille au jour

    C gris ombré de la couleuvre dans les collines herbeuses

    D violine des dentelles montagneuses au couchant

    E rose pêche teintant le visage de l’enfant à Noël

    F rouge flamboyant du feu de la passion

    G bleu ciel de mon humeur gaie

    H bleu marine qui accompagne mes hélas

    I voici le jaune irisé d’orange du dahlia éclatant

    J le vert tendre des jeux d’autrefois

    L pour un blanc bleuté du lointain sur la mer

    M pourpre pour la main chaleureuse qui se tend

    N le noir total qui obscurcit la pensée

    O sépia celui des oublis qui font mal

    P vert teinté de beige des cocotiers penchés sous le vent

    R le gris argent des nuages ramassés pour éclater

    S le vert émeraude de mes « si » persistants

    T le rouge carmin mêlé de noir ou de gris, c’est pour toi

    U, pourquoi pas la vague jaune or de l’utopie ?

    V le blanc vide du présent, du voici, du voila

    Pour des consonnes qui s’échappent sans couleur…

     


    Lasidonie




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  • Je vous retrouve avec ces quelques mots...

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    Osmose

     

    C’est bon de sentir ta main dans la mienne


    Elle me communique sa tiédeur

    Dans ta paume amie palpite mon cœur

    Confiant. Que la mauvaise saison vienne,

    Orages ou bourrasques je ne crains plus !

    Tes doigts sont ma racine, mon absolu


    C’est bon de garder ta main dans la mienne !

     

    C’est doux de poser ma main dans la tienne

    Elle s’abandonne, émue, tremble un peu

    Une pression les unit toutes deux,

      Echo de tendresse qu’elles retiennent

    Mes doigts avec les tiens dansent un ballet,

    Osmose, un instant d’irréalité !


    C’est doux de fondre ma main dans la tienne !

     

    Nos mains, chaleur contre chaleur, se tiennent

    Pour conjurer le temps quoi qu’il advienne.

     C'était un rêve, autant qu'il m'en souvienne...



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    LASIDONIE


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  •  

      En bon touriste, il est impossible de quitter un endroit sans aller "chiner" ! L'agrément pour moi fut de photographier ces jolies devantures plus attirantes par leur présentation que par les objets eux-même, d'inspiration hyppie, car une de ces communautés des années 70, avait trouvé bien agréable  de s'établir à Ibiza.
     Les nostalgiques de cette époque ont leur grand "marché artisanal" mais je n'en dis pas plus aujourd'hui..
     Un petit coup d'oeil:


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     Avant de reprendre le bâteau, un petit rafraîchissement, le soleil plombe l'air, écrase les ruelles, la luminosité réflêchie par le blanc des murs est aveuglante, l'ombre est rare et appréciée

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    Il reste une petite heure de mer et nous retrouvons  l'ile voisine dont la vieille ville fortifiée se dessine sur un promontoire

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     J'espère que ce petit voyage  vous aura apporté un petit reste d'été...

                                                               LASIDONIE


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